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Disparition d'Émile: qui peut décider de suspendre les recherches toujours en cours?

Le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) où Emile, un petit garçon de 2 ans et demi, a disparu le 8 juillet 2023.

Le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) où Emile, un petit garçon de 2 ans et demi, a disparu le 8 juillet 2023. - BFMTV

Le jeune garçon a disparu depuis plus de trois semaines. Les recherches se poursuivent avec de nouvelles auditions prévues.

Émile, deux ans et demi, a disparu depuis plus de trois semaines. Samedi 8 juillet, l'enfant a échappé à la vigilance de ses grands-parents qui le gardaient chez eux, dans le hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Un important dispositif de recherches a été mis en place dès les premières heures de sa disparition. Mais depuis, aucune trace du jeune garçon. Une question se pose, qui peut décider de suspendre les recherches?

La fin des recherches opérationnelles, temporaires ou définitives, se fait uniquement à l'appréciation du juge d'instruction. S'il estime que toute la zone a été suffisamment fouillée, et qu'aucun nouvel élément ne surgit, qu'il n'y aucune nouvelle technologie pouvant permettre de "fouiller" différemment, il peut suspendre les recherches.

Dans cette affaire, deux juges d'instruction ont été saisis. "Le fait qu'ils soient deux, ça veut dire que ça va être une priorité pour eux", expliquait Jacques Fombonne, général de gendarmerie, ancien commandant de la section de recherches d'Orléans, à BFMTV.

Les investigations judiciaires menées par les enquêteurs vont se poursuivre tant que possible. Une fois toutes les pistes explorées, si l'enfant n'est toujours pas retrouvé, l'enquête restera ouverte encore quelques années, et sera relancée dès que tout élément nouveau surgira.

Un important dispositif de recherches

Dans un premier temps, 80 gendarmes avaient été engagés pour rechercher des indices et des traces pendant les ratissages. Dix militaires spécialisés dans la recherche de caches ou de débroussaillages étaient également mobilisés.

Des habitants du coin et des touristes avaient également participé aux recherches, sans succès. Les enquêteurs ont eu recours à des chiens Saint-Hubert pour tenter de retrouver la trace d'Émile. Pourtant, ces chiens à l'odorat "très fin" ne sont pas parvenus à identifier une piste.

L'enquête de flagrance, ouverte samedi 8 juillet, a basculé automatiquement en enquête préliminaire huit jours plus tard. Au vu de "la complexité de l'affaire", une information judiciaire a été ouverte le 18 juillet pour rechercher les causes de la disparition d'Émile.

Plusieurs pistes ont été un temps évoquées: la piste accidentelle, la piste criminelle avec l'intervention d'un tiers (enlèvement, accident, piste familiale), mais aussi la piste animale (enlèvement par un oiseau).

Depuis, certaines d'entre elles ont été écartées. Une voiture avait notamment été fouillée car plusieurs traces suspectes avaient été remarquées par les gendarmes, comme une de sang qui s'est avérée être d'origine animale.

Les enquêteurs ont aussi demandé aux trois agriculteurs qui se partagent les terres cultivables du territoire d'arrêter la récolte des foins, pour éviter de détruire un éventuel indice.

Les enquêteurs toujours sur place

Ces derniers jours, des drones ont été utilisés pour surveiller la zone. Ils servent à cartographier l'endroit, et peuvent repérer des émissions de chaleurs liées à un corps sans vie, notamment car nos organismes continuent à dégager du CO2 même après la mort. Les drones servent également à guider les équipes au sol, qui passent une nouvelle fois au peigne fin la zone de 5 kilomètres qui entoure le lieu où Émile a été aperçu pour la dernière fois.

Selon les informations de BFMTV et BFM DICI, les enquêteurs accompagnés de chiens étaient attendus ce lundi pour arpenter dès mardi le Haut-Vernet dans un rayon de cinq kilomètres. Les équipes cynophiles du centre de Gramat avec sept chiens doivent être présentes jusqu'à jeudi soir. Ces derniers sont des Malinois et des Springers-Spaniel, des races spécialisées dans la recherche de corps sans vie.

Story 7 : Émile, les recherches montent en puissance – 25/07
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De nouveau, un drone, géré par deux gendarmes qui observent en temps réel les images, va également être déployé. Les images captées sont ensuite revisionnées par d'autres gendarmes. Ce drone permet d'explorer à distance des zones difficiles voire impossibles d'accès pour les chiens. De nouvelles auditions sont d'ailleurs prévues prochainement.

Alexandra Gonzalez avec Alicia Foricher