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Alpes du Sud: le maire de Gap "comprend" les raisons de la grève des cheminots mais appelle à un report

Roger Didier, le maire de Gap.

Roger Didier, le maire de Gap. - Jeff Pachoud

L'élu a écrit ce mardi aux syndicats à l'origine du mouvement social prévu à compter du 11 février, au moment même où débuteront les vacances scolaires. Il craint que le tourisme local en pâtisse.

L'annonce a fait trembler tout l'écosystème des Alpes du Sud. Les cheminots du territoire, dont la voix est portée par la CGT, l’Unsa, Sud Rail (Solidaires, unitaires, démocratiques) et Force ouvrière (FO), ont déposé des préavis de grève reconductibles les vendredis et samedis, à partir du 11 février. Soit au début des vacances de la zone A. "Un mouvement social lié "à l'annonce de supprimer les guichets de la ligne des Alpes", ont-ils écrit dans un communiqué diffusé lundi.

Dans un courrier adressé aux grévistes, Roger Didier, maire Les Républicains de Gap, s'est déclaré mardi soir "en parfait accord avec (leur) démarche de sauvegarde du service public et du maintien de l'accueil des publics", faisant part de sa "forte désapprobation sur cette orientation".

"Le tout numérique n'est pas une solution"

"Voir une gare vide de tout agent SNCF à même d'accueillir et de renseigner les usagers m'apparaît réellement inacceptable", insiste-t-il.

Une inquiétude qu'il a également soulignée dans une lettre à Joël Giraud, secrétaire d'État en charge de la ruralité - lui-même haut-alpin - ainsi qu'au ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari. "Le tout numérique n'est pas une solution pour toute une partie de notre population", soutient Roger Didier.

Cependant, l'élu appelle les cheminots à "reporter (leur) mouvement de grève". Il dit craindre l'impact dramatique qu'une grève pourrait engendrer sur un territoire à "vocation touristique forte".

Les élus de la région mobilisés

"L'impact économique de la crise sanitaire étant encore très présent, des perturbations sur les transports ferroviaire auront certainement des conséquences importantes sur l'ensemble des activités des stations de ski", surenchérit-il, faisant écho aux propos d'Arnaud Murgia, le maire de Briançon, ou à ceux de Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

À l'instar de Roger Didier, le groupe majoritaire au Conseil départemental, mené par Jean-Marie Bernard, assure "comprendre parfaitement les craintes vis-à-vis de l'emploi et les revendications des salariés". Il juge néanmoins "scandaleuse" et "irresponsable" "cette volonté de bloquer le pays".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions