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Voitures électriques et hybrides

Comment la hausse du prix de l'électricité freine la transition dans l'automobile

83% des Français estiment que la hausse du prix de l'électricité représente désormais un frein important à l'achat d'une voiture électrique, juste après le prix de ce véhicule et l'autonomie.

C'est une conséquence assez logique de la hausse du prix de l'électricité: de plus en plus d'automobilistes y voient un frein à l'achat d'une voiture électrique. C'est la principale conclusion d'une étude* commandée par Leocare, un néo-assureur qui revendique notamment de couvrir 27% des Tesla en circulation en France.

Quel impact sur les ventes de voitures électriques?

83% des Français voient en effet la hausse du coût de l'électricité comme un frein pour passer à l'électrique. Et cette question du prix du "carburant" des voitures électriques apparaît aussi comme le troisième obstacle à l'achat cité spontanément par les sondés, à 52%, après le prix d'achat du véhicule, 74%, et l'autonomie, à 67%.

Les intentions d'achat restent malgré tout assez forte, dans la continuité d'une année record en termes de ventes électriques en France. 26% des sondés indiquent ainsi qu'ils comptent acheter un véhicule électrique prochainement et seuls 18% "refusent" d'en acheter un.

"Ce sont des réponses en adéquation avec la société actuelle: la transition vers l'électrique nous semble naturelle, évidente et nécessaire", commente Christophe Dandois, directeur général et cofondateur de Leocare.

Autre point cité par l'étude, le coût d'entretien: pour 52% il est plus élevé sur une voiture électrique que sur un véhicule thermique, alors que la mécanique bien moins complexe réduit dans les faits le risque de pannes et nécessite beaucoup moins de passer au garage.

"On voit que le grand public n'a pas encore la certitude que l'entretien d'une voiture électrique est moins onéreux avec cette perception de surcoût. Certes, les pneus s'usent plus rapidement, mais c'est la seule source de budget en hausse, sur le reste on réalise réellement des économies à l'usage", rappelle Christophe Dandois.

Un bouclier tarifaire pour garder l'avantage face au thermique

Avec un prix de la recharge sur les bornes publiques les plus puissantes qui a doublé, en passant de 30 centimes à 60 centimes le kWh environ en France ces derniers mois, Leocare cherche des pistes pour faire baisser le coût de l'assurance auto, en hausse de 9,5% cette année:

"Nous pouvons par exemple passer des messages de prévention via notre application lors de la recharge: en exploitant ce temps d'attente lors de la recharge, on peut ainsi faire baisser la sinistralité et donc, à terme, le coût de la prime. Ou lors de l'inscription d'un second conducteur, rappeler que la voiture électrique peut avoir une accélération assez foudroyante et donc donner quelques conseils pour éviter un accident un peu bête mais malheureusement de plus en plus classique".

Au-delà du prix, c'est vraiment la question de l'autonomie qui reste citée par les sondés comme la principale attente pour passer à l'électrique, comme l'indiquait aussi récemment une étude de Deloitte.

Et si la hausse du prix de l'électricité peut dissuader certains de passer à l'électrique, la différence de prix avec les carburants reste un facteur d'incitation majeur. Surtout dans un contexte où le bouclier tarifaire s'applique aussi désormais à la recharge des véhicules:

"Il faut rassurer les acheteurs potentiels et rappeler que cette crise est conjoncturelle: pour passer ce cap, le gouvernement vient d’ailleurs de mettre en place un bouclier tarifaire pour la recharge pour 2023. Aujourd'hui comme demain, le véhicule électrique conserve son avantage économique par rapport à un véhicule thermique", souligne Clément Molizon, directeur général de l'Avere.

*Cette étude a été menée auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans (4 catégories : 18-34 ans, 35-49 ans, 50-65 ans et plus de 66 ans). Les données ont été recueillies au moyen d’un questionnaire (10 questions) anonyme en ligne du 24 au 28 janvier 2023.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto