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Voitures électriques et hybrides

Autonomie, recharge, paiement: les acheteurs de voitures électriques demandent un environnement simple à l'usage

Si les automobilistes sont de plus en plus nombreux à penser adopter la voiture électrique, son utilisation au quotidien doit être efficace. En résumé, se rapprocher de leurs habitudes avec une thermique.

Plus d’une voiture sur 10. L’an dernier, les immatriculations de voitures électriques neuves ont atteint 12,1% des ventes totales en Europe, contre moins de 2% en 2019. Un record. "La croissance des ventes d'électriques dépassera de loin celle du marché" en 2023, prévoit déjà Al Bedwell, de LMC, cité par l’AFP. Une confiance que confirme l’étude annuelle sur le secteur automobile signée Deloitte sortie ce jeudi.

400 kilomètres d'autonomie minimum

44% des personnes interrogées par le cabinet pensent que leur prochaine voiture sera un modèle 100% électrique. Signe que la voiture électrique n’est plus une niche. Mais derrière cette poche d’acheteurs, "des blocages et contraintes restent à lever si on veut maintenir cette dynamique dans le temps", résume Guillaume Crunelle, associé responsable automobile chez Deloitte. Convaincus qu’ils vont y passer oui, mais pas à n’importe quelles conditions.

L’autonomie pose en effet toujours question. Ils sont ainsi 79% à demander 400 kilomètres d’autonomie au minimum. Ce niveau se retrouve en théorie sur les modèles qui arrivent en ce moment sur le marché, mais cette question de l’autonomie reste le 2e frein à l’achat d’une voiture électrique.

Le temps de recharge est aussi un enjeu crucial. Si près des deux tiers (65%) des sondés comptent recharger le plus souvent à domicile, 53% des répondants veulent ainsi pouvoir se recharger entre 20 minutes et une heure, "ce qui correspond au temps d’une recharge rapide", analyse Guillaume Crunelle. Se pose alors la question du type de bornes qui se développe dans l’Hexagone. Selon les derniers chiffres de l’Avere, près de 90% des bornes publiques installées font 22kW ou moins.

Payer avec sa carte bancaire à la borne

Et s’ils sont prêts à patienter un peu à la borne, en revanche, les sondés sont catégoriques: ils veulent régler leur charge par carte bancaire (52% des répondants, un chiffre qui monte à 65% chez les plus de 55 ans). Une autre réalité qui n’existe encore qu’avec parcimonie sur le réseau actuel des stations de recharge. Et pointe une certaine fragilité du passage massif et durable à l’électrique.

C’est sans parler du prix d’achat: 20% seulement des répondants comptent consacrer entre 30.000 et 50.000 euros à leur achat, soit le prix catalogue moyen d’une voiture électrique sur le marché. Dans l’étude 2021, c’était le deuxième critère bloquant le passage à la voiture électrique. En 2022, c’est devenu le premier.

Une voiture électrique, pour économiser au quotidien
Si le prix d’achat reste un point bloquant, faire des économies en rechargeant, par rapport à un passage en station-service est l’une des principales raisons qui pousse vers la voiture électrique. A travers le monde, les automobilistes placent en tête de leurs critères pour choisir une électrique son coût inférieur à l'usage par rapport au carburant. Le climat n’arrive qu’en 4e position.

* Cette étude a été réalisée en ligne entre septembre et octobre 2022 auprès de plus de 26.000 personnes dans 24 pays, dont 1006 personnes en France.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web