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Production de voitures électriques: Stellantis veut monter en puissance en France

Le logo Stellantis sur une usine

Le logo Stellantis sur une usine - Stellantis

Le groupe franco-italien Stellantis a fait ce mardi plusieurs annonces pour transformer son outil industriel en France et l'adapter à la montée en puissance de la voiture électrique.

Après Renault et son pôle baptisé ElectriCity dans le Nord, Stellantis dévoile ses plans pour adapter ses usines françaises au virage électrique. Le groupe né de la fusion entre PSA et Fiat a détaillé ce mardi dans un communiqué les nouvelles productions liées aux voitures électriques et hybrides affectées aux différents sites dans l’Hexagone. Une profonde transformation que le groupe n’a pas chiffré mais qui concerne aussi bien les usines d’assemblages des véhicules que les sites mécaniques ou encore les fonderies.

"Stellantis anticipe les effets de la transition énergétique en affectant de nouvelles activités aux sites qui étaient jusqu'à présent les plus dépendants du moteur thermique", précise le groupe dans un communiqué.

Moteurs électriques, boites de vitesse électrifiées

Cette transition concerne notamment les usines qui produisent des moteurs thermiques et des éléments pour ces moteurs. Le pôle de Trémery-Metz (Moselle) "sera demain un leader en France des groupes motopropulseurs électrifiés", a souligné Stellantis dans un communiqué. Le constructeur prévoit d'y disposer dès 2024 d'une capacité annuelle de 1,1 million de moteurs électriques et de 600.000 boîtes de vitesses électrifiées produites via deux co-entreprises.

Orienté vers la fonderie, le site de Charleville-Mézières (Ardennes) réalisera les carters protégeant les moteurs de Metz. La fonderie de Sept-Fons (Allier) qui fabriquait notamment des carters, ambitionne de se spécialiser dans la fabrication d'éléments de freinage.

Le site de Valenciennes (Nord) verra sa production de réducteurs de vitesse pour les moteurs électriques va passer à 820.000 unités par an (contre 200.000 produits entre 2019 et 2021).

Une voiture électrique à Rennes-La Janais

Stellantis a aussi précisé les futures productions de certaines usines d’assemblage. Rennes (Ille-et-Villaine), qui assemble aujourd'hui la version hybride du SUV Citroën C5 Aircross, se verra confier son remplaçant en version électrique.

Stellantis lancera aussi la fabrication de sa plateforme (châssis) "Medium" à Sochaux (Doubs) dans un nouvel atelier de montage, pour équiper le remplaçant d'un des best-sellers de Peugeot, le SUV 3008. Enfin, le site d’Hordain dans le Nord accueillera à l’avenir la production de véhicules Fiat, en plus des utilitaires de Peugeot, Citroën, Opel et Toyota. "Hordain, dans les Hauts de France assure déjà 24 % de sa production en motorisation électrique", précise Stellantis.

Quel impact sur l'emploi?

Ces annonces tombent alors que la filière se réunissait ce mardi pour réfléchir à une stratégie pour sa conversion électrique. "Délocaliser, c’est daté", a scandé Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, en clôture de la journée de la filière organisée par la Plateforme de la filière automobile (PFA).

"[Stellantis] veut renvoyer une image comme quoi elle assure totalement la transition énergétique, c'est normal, a réagi auprès de l'AFP le délégué CFTC Franck Don. Par contre, il va falloir quand même regarder, d'un point de vue micro, l'impact que tout ça aura sur l'emploi et les compétences".

La question de l’emploi est l’un des points cruciaux de cette transition, aux côtés des investissements pour transformer, voire créer des capacités de production.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp avec AFP Rédactrice en chef adjointe web