BFM Business
Auto

Porsche, Lamborghini et maintenant Ferrari... Les SUV, machines à cash des marques de luxe

Ferrari se lance à son tour en septembre sur le marché des SUV, avec le Purosangue. Pour les marques de luxe, ces modèles qui remplacent les berlinesgarantissent surtout de confortables marges.

Ferrari aussi se lance dans l'aventure SUV. Le constructeur italien a confirmé cette semaine que le Purosangue, son premier Sport Utility Vehicle, sera dévoilé en septembre. V12, comportement de sportive, les premiers clients de la marque l'ont déjà découvert, avant le grand public, et devraient y retrouver l'ADN Ferrari, à en croire les dirigeants du constructeur italien. La marque, elle, devrait s’y retrouver financièrement. Car si lancer un SUV peut apparaître comme un crime de lèse-majesté pour des griffes réputées sportives, l’opération s’avère plus que rentable.

Près des deux tiers des ventes

Le SUV est en effet aujourd’hui la carrosserie à la mode. 45% des véhicules immatriculés dans le monde l’an dernier sont des SUV, selon l’Observatoire Cetelem de l’Automobile.

"En termes de segment, le SUV remplace la berline routière et devient une source de croissance essentielle", résume Philippe Houchois, analyste chez Jefferies.

C'est ainsi le cas chez Porsche, précurseur dans ce domaine. L’an dernier, la maison-mère de la 911 a vendu 301.915 voitures. Dont 27% de Cayenne, le SUV historique du constructeur. En ajoutant le Macan, ce pourcentage passe à 56% des ventes.

Ce chiffre est encore plus élevé chez Lamborghini, avec l’Urus. Ce concurrent direct du Purosangue a représenté l’an dernier presque 60% des ventes de la marque italienne. Qui n’avait jamais vendu autant de voitures qu’en 2021.

Des marges en plus des volumes

Les volumes ne font cependant pas forcément sens pour toutes les marques de luxe. Ferrari a ainsi immédiatement précisé que le Purosangue ne représenterait pas plus de 20% des ventes de Ferrari sur son cycle de vie. De quoi rassurer les puristes et collectionneurs qui redouteraient de voir l’ADN de la marque se diluer avec un modèle "populaire". Derrière ces volumes se cachent aussi de nouveaux clients, qui arrivent ainsi dans un nouvel univers de la marque. Et qui rapportent surtout des bénéfices.

"Chez Lamborghini, le lancement de l’Urus a fait baisser le revenu par unité [vendue, NDLR] mais augmenter la marge", poursuit Philippe Houchois. En 2017, avant l’Urus, Lamborghini avait vendu 3815 voitures en un an. En 2021, ce chiffre a plus que doublé, à 8405 voitures, avec une marge de plus de 20% l’an dernier sur chaque voiture vendue, soit 46.865 euros de gain selon les calculs de nos collègues de BFM Bourse.

Une manne qui pourrait aussi intéresser Ferrari, même si aucun tarif n'a encore été dévoilé pour le Purosangue, le retour sur investissement devrait être intéressant. Plus gros que Lamborghini, et sans SUV, la marque au cheval cabré enregistrait déjà l’an dernier un gain de 96.369 euros en moyenne par véhicule vendu. Une manière pour financer sa transition énergétique? La première Ferrari électrique doit être dévoilée en 2025.

Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web