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L'Allemagne veut garder les moteurs thermiques et étudier les carburants synthétiques

L'Allemagne s'est opposée à la proposition de la Commission européenne d'interdire les moteurs thermiques en 2035. Berlin veut laisser la voie libre aux carburants de synthèse.

L'Allemagne est opposée à une interdiction européenne des moteurs thermiques en 2035 pour laisser la voie libre aux carburants de synthèse, a indiqué lundi le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, en marge d'une réunion informelle de ministres européens. La Commission européenne a proposé en juillet dernier l'interdiction des moteurs à essence à partir de 2035. "Nous voulons que les moteurs à combustion restent une option, s'ils fonctionnent exclusivement avec des carburants synthétiques", a déclaré le ministre allemand à des journalistes.

Les ministres des Transports et des Infrastructures ainsi que des représentants des pays européens sont réunis lundi et mardi au Musée de l'air et de l'espace du Bourget, au nord de Paris, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. Au menu de cette réunion: l'innovation dans les transports, la "décarbonation" du transport routier, l'attractivité des métiers du secteur aérien et maritime ainsi que le fret ferroviaire.

Objectifs climatiques

Volker Wissing, ministre libéral en coalition avec les sociaux-démocrates et écologistes au pouvoir en Allemagne, a rejoint la présidence française dans sa défense des voitures hybrides, "une solution intermédiaire" qui permet à certains automobilistes d'avoir une première expérience avec l'électrique" et aux constructeurs de "financer la transition". A la COP26 de Glasgow, fin 2021, une trentaine de pays et constructeurs se sont engagés à "travailler" pour faire en sorte que d'ici à 2040 toutes les voitures neuves vendues soient "zéro émission".

Mais les importants pays constructeurs que sont la Chine, les Etats-Unis, le Japon, la France ou l'Allemagne n'ont pas signé, l'Allemagne regrettant que la présidence britannique du sommet ait exclu les carburants de synthèse de l'initiative. "Nous sommes très doués pour produire des moteurs à essence très performants, mais ils émettent du CO2. Nous devons proposer des moyens de locomotion individuels adaptés à chaque besoin. Nous ne pouvons pas compter que sur la mobilité électrique et l'hydrogène pour le futur", a expliqué Volker Wissing lundi.

Le ministre s'est félicité que la présidence française ait mis l'innovation en avant lors de cette réunion. "Nous n'atteindrons nos objectifs climatiques que si nous offrons des services de mobilité que les gens voient comme un progrès", a-t-il souligné.

J. Br. avec AFP