Comment l'usine Renault de Maubeuge, qui produira la 4L électrique, s'adapte à la pénurie de puces

L'usine MCA Maubeuge a été choisie pour produire la future 4L. Le site de production de l'actuelle Kangoo jongle depuis de longs mois avec les arrêts dûs à la pénurie de semi-conducteurs. Reportage.

Chaque jour, 600 voitures sortent de l'usine Renault de Maubeuge. Ici on fabrique des fourgonnettes, des véhicules utilitaires pour Nissan ou Daimler, mais la star, c'est le Kangoo. L'usine de Maubeuge (Nord) se veut flexible pour produire sur la même ligne du thermique comme de l'électrique.

Actuellement, 150 véhicules zéro émission sortent ainsi chaque jour des chaînes. Et depuis le début de l'année sont aussi assemblées des batteries, dont les modules sont fabriqués en Chine. Comme de nombreux sites du groupe, Maubeuge se transforme pour monter en puissance sur la voiture électrique.

Encore deux semaines d'arrêt

Mais avec la crise des semi-conducteurs qui pèse depuis 2020 sur le secteur automobile, le planning a pris du retard. Et les arrêts se multiplient, comme le détaille Gilbert dos Santos, responsable de l'atelier batteries de Maubeuge:

"Depuis le début de l'année on a été arrêté plusieurs jours, et là ça va recommencer pour deux semaines dans une dizaine de jours".

Ce qui manque surtout à Gilbert dos Santod, c'est ce qu'on appelle des Cbox, les matériaux électroniques qui vont composer le cerveau de la batterie, gérer sa charge, sa décharge ou encore communiquer avec les ordinateurs du véhicule. Les salariés restent cependant philosophes. Depuis 2 ans, ils ont pris l'habitude des stop-and-go au sein du pôle ElectriCity.

L'usine MCA Maubeuge de Renault produit le Kangoo, en versions thermique et électrique. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Préparer l'arrivée de la 4L

L'usine de Maubeuge, avec les sites de Douai (Nord) et de Ruitz (Pas-de-Calais) forment ce pôle industriel que Renault compte dédier à la production de voitures électriques en France. En résumé, LA vitrine électrique du groupe. Mais ce qui occupe surtout l'esprit du directeur général du pôle, c'est cette pénurie de semi-conducteurs.

"Sans cette crise sur l'ensemble d'ElectriCity on aurait pu produire 50.000 voitures de plus, déplore Luciano Biondo, le directeur général d'ElectriCity. On prend du retard mais on essaye de transformer ça en opportunité".

Par exemple, pendant les semaines de coupure, les équipes de Maubeuge travaillent sur les nouveaux projets. Le prochain dans les cartons, c'est l'arrivée de la toute nouvelle 4L électrique de Renault qui sera produite dans l'usine à partir de 2024.

Aujourd'hui, Maubeuge fabrique 25 % de voiture électrique, mais l'idée est d'accélérer la cadence dans les années à venir. Malgré la crise et les pénuries, les objectifs de Renault restent inchangés: devenir le plus grand producteur d'electrique en Europe et atteindre une production annuelle de près de 500.000 véhicules électriques en 2025.

Justine Vassogne avec Pauline Ducamp