Mort de Silvio Berlusconi
Surnommé "l'immortel" pour sa longévité en politique, l'ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est mort le 12 juin 2023 à l'âge de 86 ans, ont annoncé les médias italiens. Soigné pour une leucémie, il avait été hospitalisé le 9 juin 2023, officiellement pour des contrôles prévus. Figurant parmi les hommes les plus riches de la péninsule avec une fortune évaluée par Forbes à 6,4 milliards d'euros, Silvio Berlusconi a été hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années. En janvier 2022, il avait séjourné à l'hôpital San Raffaele de Milan pour traiter une infection urinaire. Au mois d'avril précédent, il avait aussi été hospitalisé plus de trois semaines pour des "séquelles du Covid-19" qu'il avait contracté en septembre 2020. Il avait subi une importante opération à cœur ouvert en 2016, puis une intervention pour traiter une occlusion intestinale au printemps 2019. En 1997, il avait été opéré d'une tumeur maligne à la prostate. Le parcours de cet éternel revenant, dont la mort politique fut maintes fois annoncée à tort, se confond avec l'histoire italienne des 30 dernières années. Premier ministre à trois reprises entre 1994 et 2011, il était encore sénateur et président de Forza Italia, un partenaire mineur du gouvernement de coalition de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni. Fan de football, Silvio Berlusconi a présidé pendant 31 ans l'AC Milan, qui a remporté cinq fois la Ligue des champions sous son ère, avant de vendre en avril 2017 à des investisseurs chinois. Il est l'actuel propriétaire du club de Monza. Sa carrière a été marquée par des scandales et des problèmes judiciaires qui, au cours de la dernière décennie, se sont concentrés sur les procédures liées à ses fameuses soirées sexuelles "Bunga Bunga". L'octogénaire, dont la compagne Marta Fascina est de 53 ans sa cadette, a encore fait scandale en décembre 2022 en promettant avant un match à ses joueurs d'amener "dans le vestiaire" un "car de putes" en cas de victoire. Les déclarations philorusses du magnat des médias, ami du président russe Vladimir Poutine, mettent aussi régulièrement dans l'embarras Giorgia Meloni, qui fut sa ministre de la Jeunesse de 2008 à 2011. Mais pour des millions d'Italiens il représente un âge d'or de l'économie transalpine. La holding de sa famille, Fininvest, comprend des chaînes de télévision (MediaForEurope), des journaux et les éditions Mondadori.