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Strasbourg: dix ans de réclusion pour un kinésithérapeute coupable de viols sur patientes

Le kinésithérapeute a également été condamné à une interdiction définitive d'exercer sa profession, et toute activité commerciale ou industrielle.

Un kinésithérapeute de Strasbourg a été condamné ce mercredi 29 novembre à dix ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Bas-Rhin qui l'a reconnu coupable de viols sur quatre patientes, des faits qu'il contestait.

Gérard Spinner, 70 ans, a également été condamné à une interdiction définitive d'exercer sa profession, et toute activité commerciale ou industrielle.

"Un soulagement"

"C'est un soulagement. Et puis surtout, on a enfin fini, ça fait sept ans qu'on est sur cette procédure, (l'accusé) avait tout fait pour prolonger, prolonger, prolonger les choses", a témoigné auprès de l'AFP une des victimes, faisant référence aux différents appels et pourvoi en cassation qui avaient émaillé la procédure au stade de l'enquête.

À l'issue de deux jours d'audience, la cour, présidée par Antoine Giessenhoffer, l'a reconnu coupable de viols commis entre 2010 et 2016 sur quatre patientes, alors âgées de 19 à 35 ans. La peine est inférieure aux 14 ans de réclusion réclamés par l'avocat général.

Au cours du procès, Gérard Spinner a reconnu avoir commis, sur l'une des patientes, des gestes qui n'avaient pas un caractère médical.

"Il a fait part d'une incompréhension sur ce qu'il avait perçu comme une invitation, dont il a ensuite reconnu qu'il avait mal interprété, et admis qu'en tout état de cause, même sur invitation, il n'aurait pas dû", a déclaré à l'AFP son avocate, Me Monique Berthelon.

"Sur les autres, il a clairement maintenu sa position, à savoir qu'il n'avait aucune intention sexuelle, mais qu'il pratiquait des actes thérapeutiques", a ajouté son autre avocat, Me Antoine Tirole.

"Un cabinet doit être un endroit où l'on peut se rendre sans danger"

"Aujourd'hui, l'ordre des kinésithérapeutes rappelle régulièrement, ce qui montre bien que ce n'est pas un acquis, qu'il faut expliquer et obtenir le consentement avant de pratiquer certains actes. Son erreur a été de ne pas être suffisamment clair et prévenant quant à la réalisation de ces actes", ont soutenu les avocats. "Mais c'est aussi une question de génération, le code de déontologie de la profession date seulement de 2008".

Outre les quatre victimes, l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes s'était constitué partie civile, et réclamait qu'une interdiction d'exercer soit prononcée.

"L'ordre lutte contre toutes les dérives sexuelles qui sont le fait de masseurs-kinésithérapeutes, et se porte systématiquement partie civile dans les affaires criminelles pour rappeler qu'un cabinet doit être un endroit où l'on peut se rendre sans danger", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Jérôme Cayol.

S. B. avec AFP