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Ikea et But visés par de nouvelles révélations sur le recours au travail forcé de prisonniers en Biélorussie

Une nouvelle enquête accuse les deux entreprises d'ameublement, Ikea et But, de se fournir auprès de sous-traitants biélorusses tirant une partie de leur production du travail carcéral des détenus, dont des prisonniers politiques.

Ce sont des révélations qui mettent très mal à l'aise le géant Ikea et désormais But. Après une enquête du site d'investigation Disclose qui visait uniquement le Suédois, c'est l'association Earthsight, qui publie un rapport recoupant ces accusations en épinglant également But.

Plusieurs fournisseurs biélorusses des deux distributeurs tireraient une partie plus ou moins significative de leur production du travail forcé des prisons locales dans lesquelles sont notamment incarcérés 1000 opposants au régime d'Alexandre Loukachenko.

"En retraçant l'activité d'un moulin proche d’une prison, nous sommes tombés sur un accord avec une compagnie allemande appelée Polipol. Nous avons trouvé qu’elle fournit beaucoup d’entreprises européennes, y compris françaises.

La compagnie est étonnamment transparente, elle ne fait pas mystère de ces liens avec la Biélorussie, on trouve beaucoup de choses sur son site. C’était plus complexe en revanche de retracer le lien entre les coupes de bois et la prison", explique Sam Lawson, le directeur d’Earthsight dans ce rapport cité par Le Parisien.

But confirme se fournir chez Polipol

Outre Ikea, l’enseigne But, détenue par l’Autrichien XXL, se serait approvisionnée auprès de ce fournisseur très douteux selon l'ONG.

Suite à ces révélations, le distributeur français dément: "À notre connaissance, nous ne travaillons aucunement, ni directement ni indirectement, avec des fournisseurs biélorusses. Et ce depuis plusieurs années, bien avant la guerre en Ukraine en raison des risques identifiés sur le droit des travailleurs notamment" précise à nos confrères Bérengère Assaiante, la directrice de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises).

Concernant Polipol, la responsable indique qu'il représente "un très petit fournisseur pour 0,2% des achats" pour des produits venus des forêts et d’usines polonaises.

Du côté d'Ikea, on commence à prendre ses distances. Depuis 2021, le géant a décidé "d’arrêter tout nouveau développement commercial" dans le pays affirme un porte-parole, tout en étudiant "la prochaine étape pour quitter le pays". Il faut dire également que depuis les sanctions européennes contre la Biélorussie, la chaîne a arrêté toute importation de bois comme des meubles venus de ce pays très proche du Kremlin.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business