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Mirakl: qui est Philippe Corrot, l'homme derrière la licorne?

Philippe Corrot, co-fondateur de Mirakl, le leader mondial des solutions logicielles de Marketplace, ouvre les portes de son bureau à Hedwige Chevrillon.

Licorne, c’est pourtant un terme qu’il n’apprécie pas. Philippe Corrot estime que le terme est erroné: "c’est un animal qui n’existe pas, c’est une chimère". Contrairement à Mirakl, valorisée à plusieurs milliards de dollars. Mirakl est le leader mondial dans son domaine et avant lui, "le métier n’existait pas". Une vraie success story.

Pourtant, les choses avaient plutôt mal commencé pour Philippe Corrot. Celui qui était passionné de jeux vidéo depuis l’enfance avait dû arrêter ses études à l’âge de 19 ans pour gagner de l’argent.

Partout dans son bureau des jouets liés à l’univers des jeux vidéo.
Partout dans son bureau des jouets liés à l’univers des jeux vidéo. © BFM BUSINESS

"Il y a des décisions qui sont faciles à prendre quand on n'a pas le choix" se remémore-t-il. Il ne se laisse pas abattre pour autant et utilise toutes ses ressources pour rebondir, en particulier son éducation: "mon père a eu la bonne idée de me mettre un ordinateur dans les mains quand j'étais tout petit, j'ai commencé à coder quand j'avais cinq, six ans".

Passion: Bill Gates

Avec son meilleur ami, ils décident de créer leur première entreprise en 1997. A l’époque, il n’a déjà peur de rien. Fasciné par Bill Gates depuis toujours, il tente d’être invité à une convention Microsoft "juste pour l’écouter". Il a 18 ans, il fait croire à Microsoft par téléphone qu’il est à la tête d’une entreprise de plusieurs milliers de personnes. Et ça fonctionne. Le jeune homme est déjà un débrouillard. Pas un sou en poche, il se lance dans l’entrepreneuriat:

"On n'avait pas besoin de fonds, j'avais juste besoin d'un ordinateur" et tente d’obtenir un prêt pour s’en offrir un.

Des débuts prometteurs

Treize banques refusent, Philippe Corrot ne se décourage pas. La quatorzième, c’est la bonne! 20 ans plus tard, avec une entreprise valorisée à 3,5 milliards de dollars, il n’a pas changé de banque parce que "c’est important d’être fidèle". En 2000, les fondateurs revendent. En 2001, ils s’attaquent au secteur de la bijouterie fantaisie avec leur deuxième entreprise mais "ça ne m’a pas plu". Ils revendent en 2005. Leur troisième entreprise est une Marketplace dans le domaine des jeux vidéo, sa passion. Le développement est fort, rapide et en 2008, parce qu’ils ont "atteint les limites en termes de ce [qu'ils] pouvaient faire en développement seuls", ils revendent à la FNAC.

Le miracle Mirakl

Ils sont convaincus de la place important qu'auront les Marketplace sur les futurs marchés. L’idée de Mirakl est née. Dix ans plus tard, il ouvre les portes de son bureau, presque comme une chambre de l’enfant qu’il était… Et qu’il est resté! Partout, des jouets liés à l’univers des jeux vidéo.

Partout, des jouets liés à l’univers des jeux vidéo.
Partout, des jouets liés à l’univers des jeux vidéo. © BFM BUSINESS

Le coq de la French Tech, des objets pop-culture offerts par les collaborateurs, un Rubik’s Cube parce que "en bon geek j'ai mon Rubik's Cube", des statuettes faites par ses enfants et "pas mal de trucs de Star Wars, c'est fédérateur". D’ailleurs, les salles de réunions sont nommées d’après les planètes du blockbuster. Un univers pétillant, coloré, fantaisiste et pourtant, Philippe Corrot est toujours vêtu de noir. A la question "pourquoi?" il répond, très terre-à-terre: "ça me fait une question de moins à me poser le matin".

>> Regardez en intégralité le Grand Format d'Hedwige Chevrillon avec Philippe Corrot.

Eva Serayol