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Saint-Ouen: des profs alertent sur le sort de six lycéens sans toit pour dormir

Des professeurs du lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, attirent l'attention, dans une lettre partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux, sur le sort de six élèves sans logement. Ils appellent la mairie, le département, la région Île-de-France et l’Etat à agir.

Le message a été partagé à de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux: dans une lettre, des professeurs du lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, alertent sur le sort de six élèves de l'établissement en "situation de grande précarité", étant avec leurs parents "sans hébergement”. 

Le texte a notamment été relayé sur Twitter par Mehdi, un journaliste du Bondy Blog et lui-même ancien élève de ce lycée, qui l'a eu par un des professeurs avec qui il est toujours en contact.

"Les lois méritent d’être appliquées"

"Depuis le 14 novembre 2016, une élève de classe de terminale est à la rue avec sa jeune sœur et sa mère", écrivent les enseignants. "Depuis la rentrée de septembre, ce sont maintenant deux lycéens et quatre lycéennes qui se trouvent dans cette situation de grande précarité. Ces jeunes et leurs parents sont sans hébergement."

"Alertés, nous, professeurs du lycée Auguste-Blanqui avons répondu à l’urgence. Nous avons organisé une collecte pour prendre en charge des nuits à l’hôtel ou pour louer un studio. Nous avons trouvé des hébergements temporaires pour que nos élèves ne dorment pas dans la rue", indiquent-ils.

Mais "ces solutions à court terme ont leurs limites", poursuivent-ils, "les lois méritent d’être appliquées, particulièrement celle sur l’accès à l’hébergement d’urgence pour tous." En conséquence, ils demandent "à la mairie de Saint-Ouen, ville où sont scolarisés ces élèves, "au département de Seine-Saint-Denis, à la région Île-de-France", et enfin "à l’Etat" d’agir.

"Situation pas normale"

Jointe lundi soir par BFMTV.com, Alice Mauricette, professeure d'espagnol au lycée Auguste-Blanqui, insiste sur une "situation qui n'est pas normale". "On ne peut pas demander de faire leurs devoirs à des élèves qui dorment dans la rue".

"On a l'impression que le problème du mal-logement est en augmentation. C'est un réel problème. Et ce sont des élèves qui viennent en cours, ont des bonnes notes", s'indigne-t-elle encore, soulignant que des démarches ont été entreprises pour ces lycéens, notamment auprès de la mairie de Saint-Ouen, "sans qu'il ne se passe rien", mais que les professeurs à l'origine de la lettre ne s'attendaient pas à recevoir autant d'échos dans les médias si rapidement.

Invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC ce lundi matin, Valérie Pécresse a promis d'écouter leurs griefs. "Nous allons les recevoir très vite", a affirmé la présidente (LR) de la région Ile-de-France.

"Il y a des internats en Ile-de-France, il n’y en a pas suffisamment. Nous venons de prendre un engagement et que l’on va confirmer dans les semaines qui viennent de construire 3.000 places d’internat supplémentaires pour les jeunes d’Ile-de-France. Ca ne suffira pas à faire face à toute la demande mais c’est déjà un effort massif que va faire la région. Il y a beaucoup de jeunes en Ile-de-France qui n’ont pas chez eux les conditions optimales pour réussir."

Contactée par BFMTV.com, la proviseure du lycée Auguste-Blanqui n'a pas souhaité s'exprimer. Le maire de Saint-Ouen n’était lui pas disponible dans l’immédiat pour commenter l’affaire.

V.R. avec Charlie Vandekerkhove