BFMTV
Santé

#Metoo hôpital: le ministre de la Santé assure que "la culture de l'impunité, c'est terminé"

Frédéric Valletoux a promis ce mercredi 24 avril des "pistes concrètes" d'ici "quelques semaines" pour faire face aux violences sexistes et sexuelles dans "le système de santé en général".

"La culture de l'impunité, si tant est qu'elle existe ici ou là, c'est terminé", promet Frédéric Valletoux. Le ministre délégué en charge de la Santé s'exprimait sur le #Metoo hôpital ce mercredi 24 avril sur France Inter.

Dans une enquête de Paris Match publiée le 10 avril Karine Lacombe, cheffe de service hospitalier des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris, a accusé le médiatique urgentiste Patrick Pelloux de "harcèlement sexuel et moral". L'urgentiste réfute ces accusations. Depuis, les prises de paroles sur les violences sexistes et sexuelles dans le milieu hospitalier se multiplient.

"Mettre fin à cette ambiance"

"Il y aura une tolérance zéro" sur ces violences, assure Frédéric Valletoux, qui doit s'entretenir avec Karine Lacombe ce mercredi dans la journée.

Le ministre délégué organise plusieurs concertations avec les acteurs du secteur dans les prochaines semaines. Il avait promis de travailler ainsi "sur une réponse globale et ferme" au sexisme et aux violences sexuelles à l'hôpital.

L'objectif est que "tout le monde puisse mettre fin à cette ambiance, à cette culture, à ces comportements, à cette violence sexistes et sexuels qui, effectivement, a sans doute trop caractérisé certains établissements" de santé, affirme Frédérix Valletoux.

Le "système de santé en général" doit être "regardé"

Une enquête de l'Association nationale des étudiants en médecine (Anemf), réalisée en 2021, montrait l'omniprésence de ces violences: 38,4% des étudiantes en médecine disaient avoir subi du harcèlement sexuel pendant leurs stages hospitaliers, 49,7% des "remarques sexistes", et 5,2% des "gestes déplacés", entre mains aux fesses, attouchements et autres "gestes sexuels".

Tous les soirs dans Le titre à la une, découvrez ce qui se cache derrière les gros titres. Céline Kallmann vous raconte une histoire, un récit de vie, avec aussi le témoignage intime de celles et ceux qui font l'actualité.
Propos sexistes, gestes déplacés, harcèlement: la vague #MeToo déferle sur l’hôpital
20:51

La Fnesi, le principal syndicat des étudiantes infirmières, avait aussi mené une enquête en 2022. Une aspirante infirmière sur six déclarait avoir été victime d'agression sexuelle au cours de sa formation, essentiellement à l'hôpital.

"Je ne veux pas jeter la pierre uniquement sur l'hôpital parce que c'est le système de santé en général qui doit être regardé", a estimé mercredi Frédéric Valletoux. Il souhaite "tourner la page de cette triste période" avec des "pistes concrètes" d'ici "quelques semaines".

3919: le numéro de téléphone pour les femmes victimes de violences.

Le "3919", "Violence Femmes Info", est le numéro national de référence pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, psychologiques, mariages forcés, mutilations sexuelles, harcèlement...).

C'est gratuit et anonyme. Il propose une écoute, informe et oriente vers des dispositifs d'accompagnement et de prise en charge. Ce numéro est géré par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF).

Sophie Cazaux