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"L'Assemblée n'a pas fait l'inventaire de son rapport à l'esclavage": passe d'armes entre Rousseau et Braun-Pivet

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et la députée EELV Sandrine Rousseau.

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et la députée EELV Sandrine Rousseau. - Montage photos AFP - Miguel Medina - Ludovic Marin

La députée EELV a reproché à la présidente de l'Assemblée nationale de tenir un discours sur l'abolition de l'esclavage à côté d'une peinture montrant "ce qui ressemble fort à une esclave". Une publication depuis supprimée par Sandrine Rousseau.

Échanges tendus sur X. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a présidé ce mardi 6 février la commémoration  du  230e   anniversaire  de  la  première  abolition  de  l'esclavage.

Une cérémonie qui s'est tenue dans le petit salon de l'hôtel de Lassay - la résidence de la présidente de l'Assemblée nationale - en présence de Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage. Un événement auquel a assisté Sandrine Rousseau.

"Faire un discours sur l'abolition de l'esclavage, sous une représentation de ce qui ressemble fort à une esclave, gravée dans les ors de la République. 4 février 1794", écrit la députée d'Europe-Écologie Les Verts, accompagnant son message d'une photo montrant une peinture du petit salon de l'hôtel de Lassay.

Braun-Pivet l'accuse de "salir une commémoration"

Une publication que la parlementaire a depuis supprimé du réseau social mais qui n'a pas manqué de faire réagir la président de l'Assemblée nationale.

"Vouloir déconstruire la mythologie grecque est aussi triste que de salir une commémoration", lui a répondu Yaël Braun-Pivet, "il n'y a rien de pire que d'être esclave de sa pensée".

Sandrine Rousseau a alors répondu à Yaël Braun-Pivet en précisant que l'Assemblée nationale "n’a pas fait l’inventaire de son rapport à l’esclavage et au racisme".

Salle Colbert et fresque polémique

"Une salle Colbert, une fresque de Di Rosa, montrant des personnages noirs à grosses lèvres, l'Assemblée nationale n'a pas fait l'inventaire de son rapport à l'esclavage et au racisme", a-t-elle écrit, faisant référence à deux lieux de l'Assemblée nationale.

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La salle Colbert, le premier lieu, est l'une des salles de l'Assemblée nationale habituellement utilisée pour les réunions de groupes parlementaires. En juin 2020, Jean-Marc Ayrault avait demandé de rebaptiser la salle pour effacer le nom du ministre de Louis XIV à l'origine de la rédaction du Code noir. Une proposition qu'avait refusée à l'époque l'ancien président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand.

Le deuxième lieu auquel Sandrine Rousseau se réfère est la fresque de l'artiste Hervé di Rosa observable dans l'un des couloirs de l'Assemblée nationale. Exposée depuis 1991, elle avait fait l'objet d'une pétition en 2019 qui demandait son retrait car jugée raciste.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV