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"Une machine de broyage de ces adolescentes": Sandrine Rousseau dénonce l'interdiction de l'abaya

Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale le 11 juillet 2023

Sandrine Rousseau à l'Assemblée nationale le 11 juillet 2023 - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

La députée écologiste juge que les élèves qui portent l'abaya sont laissées seules face au "rouleau compresseur" de l'Éducation nationale.

Sandrine Rousseau persiste et signe. La députée écologiste de Paris s'est de nouveau opposée à l'interdiction de l'abaya, décidée par le gouvernement, ce mardi sur le plateau de Quotidien. L'élue d'EELV a pointé du doigt un sujet qui n'est "pas fondamental pour notre éducation". "Je ne sais pas si on se rend compte", a-t-elle insisté, soulignant ensuite qu'une "machine médiatique et ministérielle se met en branle" pour seulement "298" élèves "sur 12 millions".

Soit le total de personnes à s'être présentées vêtues de cette longue robe traditionnelle ce lundi lors de la rentrée scolaire, d'après le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, invité de BFMTV-RMC ce mardi. Un bilan toutefois provisoire, avait-il précisé, rappelant que d'autres situations pourraient se présenter pour la rentrée des premières et des terminales.

Aux yeux de Sandrine Rousseau, les adolescentes qui portent l'abaya sont laissées seules face à "une machine de broyage". "Personne ne s'interroge sur leurs motivations, on n'a pas entendu leur voix. On ne sait pas ce qu'elles cherchent", a-t-elle déploré.

"On n'est pas là pour flatter les opinions"

Cette dernière, à l'image d'élus son parti, et surtout de La France insoumise, n'est pas la seule à s'élever contre la décision du gouvernement. Pour autant, celle-ci est vue d'un bon œil par la majorité des sympathisants de ces deux partis. Selon un sondage Ifop pour Charlie Hebdo, ils sont 79% des sympathisants d'EELV à la soutenir et 58% pour ce qui est de ceux de LFI.

Néanmoins, Sandrine Rousseau s'est défendue d'être "déconnectée". "On n'est pas là pour flatter les opinions qu'ont les gens", a-t-elle déclaré. Et de développer: "Je fais une bataille politique de fond sur les valeurs que nous défendons et précisément sur l'abaya. La question c'est comment l'école est un lieu qui accueille tout le monde avec ses différences et permet à chacun d'avoir un véritable possibilité d'émancipation, mais aussi de progression".

Baptiste Farge