BFMTV
Police-Justice

Plus de 27.000 signatures contre la réintégration d’un étudiant en médecine condamné pour agressions sexuelles

La pétition a été montée par les étudiants en médecine de l'université de Limoges rassemblés derrière le collectif "Emma Auclert".

À Limoges, la pression monte contre Nicolas W., un étudiant en médecine de 26 ans, actuellement en stage au CHU de Limoges, condamné pour de multiples agressions sexuelles entre 2013 et 2020 à cinq ans de prison avec sursis par le Tribunal de Tours.

Dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 avril, des affiches avaient été placardées sur les murs de la faculté de médecine pour dénoncer cette affaire qui scandalise les étudiantes et les étudiants de l’université de Limoges.

Dans le même temps, une pétition avait été ouverte. Intitulée "Les prédateurs sexuels ne doivent pas devenir médecins", elle a récolté plus de 23.000 signatures depuis sa création, le jeudi 25 avril.

Dans cette pétition, les étudiants en médecine de l’université de Limoges, rassemblés derrière le collectif "Emma Auclert”, retracent le parcours judiciaire et scolaire de l’étudiant.

Une condamnation "pas compatible avec la profession"

Après la condamnation de l'étudiant, le CHU de Limoges avait pris la décision de suspendre son stage d’oncologie. Le jeune homme avait alors saisi le tribunal administratif qui lui a donné raison et a ordonné sa réintégration, lundi 15 avril.

"Ce genre de condamnation n'est pas compatible avec la profession de médecin. Nous sommes des professionnels qui peuvent demander à des patients de se déshabiller et leur dire, je vais vous palper les seins. On ne peut pas questionner la moralité des gens qui exercent ce métier", rapportait le collectif d’étudiants dans une publication Instagram.

De son côté, l'avocat de l’étudiant avait rappelé que son client n'avait pas mené d'acte répréhensible dans l'enceinte de l'hôpital, auprès de France Bleu. Le CHU de Limoges avait, lui, estimé qu'il était de son devoir de "respecter" une décision de justice.

À l’université de Limoges, Isabelle Klock-Fontanille, se disait "prête à agir" auprès du Populaire du Centre, mais précisait attendre de recevoir le jugement du tribunal correctionnel de Tours pour saisir une commission disciplinaire - dont l'enquête et le compte-rendu prendraient du temps.

Charlotte Lesage