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Saint-Raphaël, Hyères... Y a-t-il vraiment plus de requins près des côtes méditerranéennes?

Plusieurs requins ont été signalés près des plages en moins d'une semaine.

"Quand j'ai pris la canne, j'ai tout de suite compris que ce n'était pas un poisson traditionnel." Patrick Ferrario, pêcheur à Saint-Raphaël, a quelque peu été surpris par sa récente prise. Alors qu'il s'attendait à voir un maquereau ou "un gros barracuda" au bout de sa ligne, c'est en fait un jeune requin mako qui était pris au piège. Après y être resté coincé pendant plusieurs minutes, il a finalement été relâché par le pêcheur.

Quelques jours plus tôt, à la fin du mois de juillet, un requin bleu de près de 2 mètres avait élu domicile dans la zone des plages de l'Almanarre, à Hyères, où il est finalement décédé. "Il n'allait pas du tout au large, il restait vraiment tout près", raconte une vacancière au micro de BFM Toulon Var. "Il tournait, il allait, il revenait... Mais il restait vraiment près du bord. C'était étonnant", ajoute-t-elle.

Une présence "tout à fait normale"

En moins d'une semaine, ce ne sont pas moins de trois squales qui ont été aperçus et signalés près des plages du département du Var. Mais selon Nicolas Ziani, fondateur et responsable scientifique du Groupe phocéen d'étude des requins, il n'y a pas lieu de s'alarmer. La situation n'a en fait rien d'exceptionnel en Méditérannée. Pour ce spécialiste, "ce n'est pas parce que l'on en voit plus qu'il y en a plus, ça, c'est un biais cognitif".

"Le fait que l'on voie des requins en bord de côte à cette époque de l'année, estivale, c'est tout à fait normal", explique l'expert. "On peut voir des mères qui font des incursions, qui sont des incursions passagères en eaux côtières, pour donner naissance, puis elles repartent au large et on voit des petits en zone de nurserie, près des côtes", explique l'expert.

Ces jeunes requins sont par ailleurs, pour la plupart, inoffensifs pour l'Homme. Si l'animal aux grandes dents a mauvaise réputation et représente une menace dans l'imaginaire collectif, il est loin d'être le plus meurtrier. Il a provoqué onze décès en 2021. C'est en fait le moustique qui entraîne chaque année le plus de décès humains, puisqu'on en recense environ 800 000 par an.

Edgar Bequet avec Sarah Boumghar