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"Nous serons mieux là-bas": le convoi pour l'Ukraine de retour à Toulon avec dix-huit réfugiés à son bord

Ils ont tous été placés dans les divers centres et familles d'accueil autour de Toulon.

C'était un long voyage. 4000 kilomètres aller-retour depuis Toulon et jusqu'à la frontière ukrainienne, en Hongrie.

Le convoi, composé de huit camions et seize chauffeurs, avait quitté la ville varoise vendredi dernier, avec à son bord des denrées et du matériel de première nécessité. Il est revenu dans le Var ce vendredi avec dix-huit réfugiés ukrainiens à bord. BFM Toulon Var a suivi ce périple.

Journal de bord

Une partie du convoi est allée chercher des réfugiés à Zahony, en Hongrie. Mais comme peu d'exilés arrivaient par cette ville ces derniers jours, l'autre partie du convoi est allée jusqu'à Vylok, ville ukrainienne frontalière.

Olga, réfugiée originaire de Kiev, est montée à bord du convoi. Elle raconte son périple dans un journal.

"Nous verrons bien ce qui va se passer en France, écrit-elle. Certainement, nous serons mieux là-bas qu'en Ukraine actuellement. Mais l'Ukraine est notre pays, et nous comptons bien y retourner."

Contrairement à Olga, Viktor, un autre réfugié, a quitté son pays sans valise et sans attache. Hugues Herreman, bénévole du convoi, est déjà en contact avec l'un de ses amis qui pourrait proposer un travail à Viktor dans le bâtiment. "Il aura son emploi, son logement, et il pourra refaire sa vie."

Pendant toute la durée du trajet, Hugues Herreman communique avec les réfugiés grâce à des documents de l'Éducation nationale, avec des traductions en ukrainien et des pictogrammes. Il garde également une carte, pour expliquer le trajet à ses passagers. "Il faut absolument du visuel pour ces gens-là, explique-t-il. C'est important pour eux d'être rassurés."

Après avoir quitté la Hongrie, le convoi est passé par la Slovénie et l'Italie avant de rejoindre la France jusqu'à Toulon.

"Nos dix-huit réfugiés sont entre de bonnes mains"

Arrivé ce vendredi dans le Var, les dix-huit réfugiés ukrainiens ont été répartis dans les différents centres et familles d'accueil autour de Toulon.

"On était très inquiet pendant le retour, parce qu'on ne savait pas très bien où toutes ces personnes allaient aller, confie Sébastien Destremau, navigateur du Vendée Globe à l'initiative de ce projet, à BFM Toulon Var. Mais finalement, tout s'est très bien déroulé. On est satisfait ce soir que nos dix-huit réfugiés soient entre de bonnes mains."

Sébastien Destremau faisait lui-même partie du convoi, et raconte un moment en particulier qu'il retiendra:

"Si je ne dois garder qu'une image en tête, c'est ce petit garçon avec sa mère. On l'embarque sur le bord de la route, il est avec sa canne à pêche. Et sur le trottoir, il y a son père, qui lui n'a pas le droit de quitter l'Ukraine. Et il voit son enfant et sa femme partir vers l'inconnu."

Après être venu en aide à ces réfugiés ukrainien, Sébastien Destremau ne compte pas s'arrêter là. Ce projet a notamment été un succès grâce à un contact que le convoi avait avec un homme en Ukraine. Ce dernier voudrait y bâtir un orphelinat. "On a décidé que ça allait être notre prochain projet, de l'aider grâce aux fonds récoltés sur cette mission."

Thomas Bernabe avec Laurène Rocheteau