Féminicide à Sanary: des policiers étaient intervenus juste avant le meurtre, une enquête administrative ordonnée

Les policiers ont constaté l'état "respectif d'alcoolisation" et emmené des armes remises spontanément par le mari. L'épouse n'a pas souhaité porter plainte. Moins de deux heures après, son corps sans vie a été découvert.

Moins de deux heures avant la découverte du corps sans vie d'une femme de 64 ans poignardée par son mari dans son appartement situé à Sanary-sur-Mer (Var) ce vendredi 2 février, un équipage de police-secours est intervenu à sa demande vers 14h30 après un "différend conjugal", a annoncé le procureur de Toulon dans un communiqué ce samedi.

"Ils ont constaté sur place leur état respectif d'alcoolisation et l'existence d'un différend conjugal exclusif de toutes violences ou menaces", explique le procureur.

La femme n'a pas souhaité porter plainte et l'époux, âgé de 69 ans, leur a remis "spontanément plusieurs armes et munitions" détenues illégalement qui ont ensuite été ramenées au commissariat.

Peu avant 16h, les agents de la police nationale de Sanary-sur-Mer ont découvert le corps sans vie de la femme. "Son mari en état d'alcoolisation indique immédiatement aux policiers avoir tué son épouse avec une arme blanche", selon le procureur. Des déclarations confirmées par "l'examen externe du corps".

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Une enquête administrative ouverte

L'homme a été interpellé, placé en garde à vue, et une enquête a été ouverte du chef d'homicide par conjoint. Il doit être déféré en vue de l'ouverture d'une information judiciaire d'ici à dimanche.

En parallèle, une enquête administrative a été ordonnée par le directeur départemental de la police national du Var "afin de déterminer si les règles d'intervention et de traitement de ce type de situation ont été respectées" par l'équipage de police-secours qui est intervenu en premier lieu.

Le couple est inconnu des services de police et de justice. "Vivant ensemble depuis 40 ans, ils sont présentés par leur entourage comme souffrant tous les deux d'intempérance à l'alcool", précise le procureur. "Aucune situation de violence antérieure" n'a été découverte à ce stade.

Laury Holste, Emilie Roussey