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Canua Island: la plage flottante polémique prête à s'installer dans les "heures ou jours" qui viennent

La plage privée flottante de 1750 m2 va bientôt recevoir le feu vert de la Direction départementale des territoires et de la mer.

Canua Island va bientôt ouvrir ses portes. Ses dirigeants ont affirmé ce mercredi, en conférence de presse à la Seyne-sur-Mer (Var), avoir reçu la visite de la commission de sécurité et de sécurité et attendre le permis de navigation.

"La commission de sécurité est passée la semaine dernière. Elle a validé que nous puissions recevoir des passagers et que le navire est 100% aux législations terrestres et maritimes, le dossier est parti à la Direction départementale des territoires et de la mer", explique Jean-Bernard Falco, président de Canua Smart Island Riviera, à BFM Toulon Var.

Le luxueux îlot flottant va ainsi pouvoir jeter l'ancre au large de Mandelieu-la-Napoule, à 600 mètres de la côte, "dans les heures et même les jours qui viennent". Les promoteurs sont prêts à exploiter leur navire "le plus tôt possible", ont-ils assuré à l'AFP.

Création de 100 emplois

La plage privée flottante sera ouverte cinq mois dans l'année, principalement en journée. La plateforme de 1750 m2, posée sur un trimaran à moteur, qui fonctionnera notamment avec du bio-carburant, va accueillir un restaurant, un bar-lounge, des chaises longues et lits de repos.

Une piscine d'eau douce, alimentée par de l'eau de mer transformée par deux dessalinisateurs, sera aussi présente sur le navire. 350 personnes pourront être à bord et seront acheminées par des navettes. 100 emplois vont être également créés.

Le projet de 16 millions d'euros a été imaginé et développé par Marc Audineau, ex-numéro 1 mondial en dériveur et ex-athlète olympique, et par le Fidjien Tony Philp, ex-champion du monde de planche à voile, qui a déjà réalisé une plateforme semblable, "Cloud 9", aux Fidji.

"Aberration écologique"

L'initiative est fortement contestée par des élus locaux et l'association Syllau, qui dénonce les risques d'atteinte à l'environnement. Une pétition a été lancée contre le projet et a récolté plus de 7000 signatures.

Selon l'AFP, Syllau, tout comme le président (Horizon) de la région Paca Renaud Muselier, ont déjà annoncé leur intention de contester devant la justice toute autorisation que recevrait "Canua Island".

Alors que le projet est en partie financé par la Banque publique d'investissement, dans le cadre d'un "partenariat" avec la région, Renaud Muselier a estimé que "l'on doit refuser cette aberration écologique". Le projet "suscite une circonspection à laquelle je souscris", avait répondu mi-mars le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Pour Jean-Bernard Falco et ses co-investisseurs, il "n'y a pas aujourd'hui en Méditerranée un navire aussi éco-responsable que le (leur)", avec récupération des eaux usées ou utilisation d'un bio-carburant à base d'huiles de friture usagées.

Sacha Jouanne et Juliette Vignaud avec AFP