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Une étude associe l'exposition des enfants aux écrans à des risques de retards de développement

Une étude préconise de privilégier les interactions sociales de l'enfant et de limiter les expositions aux écrans.

L'information n'est pas nouvelle, mais les recherches se poursuivent et sont de plus en plus précises dans le domaine. Une étude publiée ce 21 août dans The Journal of the American Medical Association Pediatrics et repérée par le New York Times montre notamment qu'il peut y avoir une corrélation entre un enfant très exposé aux écrans et des risques des retards de développement, notamment au niveau de la communication et de la motricité.

L'étude japonaise menée sur plus de 8000 enfants montrent trois choses. Tout d’abord, les chercheurs mettent en évidence une "association dose-réponse", c'est-à-dire qu'un enfant très exposé aux écrans est susceptible d'avoir des retards de développement, selon leurs observations, tout en précisant que cette exposition n'est pas l'unique facteur.

L’étude montre également que les enfants d'un an exposés plus de quatre heures par jour aux écrans présentent des retards de communication à l'âge de 2 et 4 ans. Enfin, les enfants d'un an exposés à un temps d'écran élevé présentent des retards à l'âge de 2 ans dans le développement de la motricité et des interactions sociales. Mais ces retards semblaient se dissiper à l'âge de 4 ans.

L'importance des interactions sociales

Les chercheurs précisent que les retards de développement chez l'enfant ne sont pas uniquement dû à du temps passé devant un écran. Autrement dit: si une corrélation est observée, l'étude de prouve pas de lien de causalité direct entre cette exposition et les retards de développement.

Ces difficultés dépendent aussi des interactions entre l'enfant et ses parents, qui est cruciale pour transmettre le langage par le biais des expressions faciales, le ton de la voix, mais aussi les réflexes moteurs. Des interactions susceptibles d'être moins fréquentes chez les enfants longtemps placés face à un écran.

"Cela [les interactions] ne se produit pas lorsque l'on regarde un écran", précise au NYT David J. Lewkowicz, psychologue du développement au Yale Child Study Center.

Les auteurs soulignent que l'étude n'a pas fait de distinction entre le temps passé devant un programme éducatif et un programme de divertissement.

L’Académie française de médecine préconise de ne pas exposer les enfants aux écrans avant l'âge de trois ans. Mais David J. Lewkowicz est bien conscient qu'il est très difficile aujourd'hui de modérer les écrans et qu'il ne s'agit pas de les interdire complètement: "Il faut simplement faire preuve de modération. Avec une forte dose d'interaction sociale dans la vie réelle", souligne-t-il.

Selon une étude Ipsos réalisée en janvier 2023, les enfants passent 1h19 par jour en moyenne devant un écran en semaine, et 2h07 le week-end. L’Assemblée nationale a adopté début mars une série de mesures pour protéger les enfants contre une exposition excessive.

Margaux Vulliet