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Ondes électromagnétiques: une association dépose plainte contre Xiaomi

Le Xiaomi Redmi Note 5

Le Xiaomi Redmi Note 5 - Xiaomi

L’association Alerte Phonegate reproche au fabricant chinois d’avoir dépassé les normes légales en matière d’émissions d’ondes. Xiaomi avait effectué une mise à jour pour se conformer à la loi.

L’entreprise Xiaomi a-t-elle mis en danger la vie de ses clients? C’est ce que clame depuis ce matin l’association Alerte Phonegate, qui dépose plainte contre le fabricant chinois, quatrième plus gros vendeur de smartphones au monde. La plainte porte également sur “la tromperie” et sur “une pratique commerciale trompeuse”. Alerte Phonegate reproche à Xiaomi d’avoir commercialisé des smartphones émettant davantage d’ondes que ce que permet la réglementation actuelle.

Alerte Phonegate met en cause l’ANFR

Comme l’avait annoncé l’ANFR en février 2019, les Xiaomi Redmi Note 5 et Mi Mix 2S ont été épinglés pour avoir dépassé la limite autorisée. La norme concerne deux types d’usages, selon que l’appareil soit tenu au niveau de la tête (pendant un appel), ou près du corps (par exemple dans une poche). Dans les deux cas, ce chiffre maximal, baptisé débit d’absorption spécifique (DAS) est de 2 W/kg. Le Redmi Note 5 dépassait ce seuil avec un DAS tête de 2,08 W/kg, tout comme le Mi Mix 2S avec un DAS au niveau du corps (DAS “tronc”) de 2,94 W/kg.

Malgré la communication de l’ANFR, les avocats de Alerte Phonegate considèrent que l’autorité a manqué à son devoir. “C’est compte tenu de l’inertie de l’ANFR que cette action contre le fabricant voit le jour, alors même que le régulateur avait constaté de multiples infractions”, explique Elias Bourran, avocat de l’association, qui lance par ailleurs une action collective contre Xiaomi.

Une mise à jour logicielle pour corriger le problème

“Notre position est assez simple: nous faisons ce que les textes prévoient. Nous effectuons des contrôles de DAS et instruisons les cas de non-conformité. Le but est de les faire cesser. Deux solutions s’offrent à nous: soit nous sollicitons une mise à jour, soit, lorsque la mise à jour est impossible, nous faisons retirer le produit en question de la vente et rappelons les exemplaires écoulés” rappelle Gilles Brégant, directeur général de l’ANFR, auprès de BFM Tech.

Dans le cas de Xiaomi, c’est la solution de la mise à jour qui avait été choisie. Afin de se conformer à la réglementation française, le fabricant avait déployé une nouvelle version de son système d’exploitation, faisant descendre le DAS tête du Redmi Note 5 à 0,356 W/kg et le DAS “tronc” du Mi Mix 2S à 1,42 W/kg, d’après les mesures effectuées par l’ANFR. Une démarche qui entraîne une autre problématique aux yeux d’Alerte Phonegate, qui évoque “une dégradation de la connectivité” des appareils concernés, sans toutefois communiquer sur des mesures effectuées.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co