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Handicap: comment rendre les services publics en ligne plus accessibles?

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Une enquête menée par le Conseil national du numérique révèle les manquements en matière d'accessibilité pour les personnes en situation de handicap aux sites internet des services publics. Son rapport a été transmis à Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et Cédric O, chargé du numérique.

La transformation numérique est une réalité avec la dématérialisation des démarches administratives, du mode de suivi et d’accompagnement… Laissant une partie de la population sur le carreau. L’accessibilité numérique pour tous est encadrée par des lois, dont une première version datant de 2005 imposait “l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées”. En France, 9,6 millions de personnes en situation de handicap sont concernées, selon un rapport de l’OMS datant de 2010.

L’accessibilité numérique demeure l’exception, non la norme

Mais le Conseil national du numérique, après une enquête menée entre février 2019 et janvier 2020 dans trois secteurs clés (services public, culture et savoir), a mis en avant que l’accessibilité numérique demeurait l’exception et non la norme. Son rapport a été remis le 5 février à Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et Cédric O, chargé du numérique. La France est mauvaise élève: selon une étude de la commission européenne, la France est dix-neuvième sur l’accessibilité des services publics numérique. 

Moins de la moitié des développeurs au fait de la loi 

Cela impose que les personnes en situation de handicap puissent utiliser les outils web, les applications et les logiciels. Pour celles en situation de troubles cognitifs, il faut ainsi proposer une police claire et la possibilité de grossir les caractères. Ou utiliser des systèmes d’”eyes-tracking” permettant de lire le mouvement des yeux pour remplacer la souris afin que les personnes en situation de déficiences motrices naviguent sur le site internet. 

Ces manquements seraient en partie dus à une mauvaise communication sur le sujet. Moins de la moitié des développeurs auraient en effet connaissance des obligations légales concernant l’accessibilité, détaille le rapport du Conseil national du numérique.

Pour mettre fin à la situation actuelle, l’institution formule une série de 50 recommandations. La principale est la création d’une délégation ministérielle de l’accessibilité numérique (DMAN) rattachée au secrétariat d’Etat au numérique, à la manière de celle sur l’accessibilité du bâtiment du ministère de la Transition écologique et solidaire. Elle serait chargée d’assurer le suivi et la mise en oeuvre des obligations d’accessibilité, à travers un pouvoir de sanction sur autosaisine ou sur plaintes d’usagers.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech