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Espagne: la localisation des smartphones utilisée pour recenser la population

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Des millions de téléphones portables vont être géolocalisés pour étudier les mouvements de population qui seront utilisés pour le prochain recensement.

L'initiative est accueillie plutôt froidement par les défenseurs de la vie privée. Le gouvernement espagnol va utiliser la géolocalisation des smartphones pour préparer le prochain recensement de la population. Le projet repose sur la collaboration des trois principaux opérateurs téléphoniques nationaux: Movistar (propriété du groupe Telefónica), Orange et Vodafone. Ils représentent 78,7% des téléphones mobiles en service dans le pays.

Réalisée par l'Institut national des statistiques (INE), cette opération est menée au total durant huit jours: cinq jours en novembre, le jour de Noël et deux autres jours l'été prochain, les 20 juillet et 15 août. A chacune de ces dates, l'INE sera informé de la localisation des téléphones à différentes heures de la journée.

Des données anonymes

Ce suivi servira à l'élaboration du recensement de la population de 2021 et permettra de mieux connaître la mobilité quotidienne des Espagnols et le nombre de personnes présentes de jour comme de nuit dans les différentes zones du pays, explique l'INE dans un communiqué.

Selon l'institut, cette méthode de géolocalisation des mobiles permettra de mieux déterminer la population effective d'une municipalité en comblant les lacunes des méthodes traditionnelles de recensement reposant sur l'envoi de questionnaires. En effet, des personnes peuvent être officiellement résidentes dans une municipalité sans y habiter pour autant. 

L'INE a versé près de 500.000 euros à ces opérateurs téléphoniques pour effectuer ce suivi, a indiqué un porte-parole à l'AFP. L'institut insiste sur le fait que le traitement de ces données se limitera à un décompte anonyme des téléphones, sous forme de tableaux de résultats agrégés.

"L'INE ne disposera à aucun moment d'informations individuelles d'aucune sorte" car les opérateurs ne transmettront ni les numéros ni les noms des titulaires des lignes, assure-t-il.

Malgré ces affirmations, répétées depuis la publication du projet fin octobre, celui-ci suscite des réticences. Ces derniers jours, de nombreux médias ont expliqué comment éviter le suivi de son mobile.

"Nous sommes absolument favorables aux usages statistiques, mais pas à l'utilisation des personnes comme des cobayes sans qu'ils le sachent, sans qu'ils sachent comment et sans qu'ils aient donné leur consentement, réellement informés", critique dans un communiqué Simona Levi, fondatrice de Xnet, plateforme d'activistes qui défend les droits dans le monde numérique.
R.G avec AFP