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Après les smartphones Huawei, les Américains pourraient s’attaquer aux drones DJI

Le DJI Mavic 2

Le DJI Mavic 2 - DJI

Dans un document rédigé par les autorités américaines, les fabricants de drones chinois sont suspectés de collecter des informations aux Etats-Unis.

Les drones chinois, un “risque potentiel pour les informations d’une organisation”. C’est ce qu’affirme un document rédigé par le département de la Sécurité intérieure des États-Unis et consulté par CNN.

D’après le texte, ces produits “intègrent des composants susceptibles de compromettre des données et d’envoyer des informations sur des serveurs accessibles par d’autres entités que l’entreprise elle-même”.

Le DJI MG-1P, utilisé en agriculture
Le DJI MG-1P, utilisé en agriculture © DJI

La mise en garde cible l’ensemble des drones chinois, sans citer de noms. Dans les faits, c’est bien DJI, leader mondial dans le domaine, qui est visé par les autorités américaines. La firme commercialise des drones auprès du grand public comme des professionnels, ainsi que de nombreux accessoires.

Une première alerte en 2017

En mentionnant un accès aux données par une entité tierce, le rapport fait directement référence au gouvernement chinois. “Le gouvernement des Etats-Unis a de vives craintes concernant tout produit technologique qui transfère les données d’Américains vers un territoire dirigé par un Etat autoritaire, qui autorise ses services de renseignement à y accéder en dehors de tout contrôle” détaille le document. L’accusation est similaire aux mises en garde contre Huawei, accusé d’espionnage par le gouvernement américain, et dont les accès aux services de Google pourraient bientôt être coupés.

Cette nouvelle alerte fait écho à une note rédigée en août 2017 par les services d'immigration et de douanes des États-Unis, qui accusait directement DJI d’envoyer des données sensibles vers la Chine. La firme avait auparavant été bannie de certaines administrations publiques américaines, à commencer par l’armée.

Interrogé par CNN sur le sujet, DJI affirme proposer à ses clients “une maîtrise totale de la manière dont leurs données sont collectées et transmises”. “Pour un gouvernement ou une infrastructure sensible nécessitant davantage de garanties, nous proposons des drones qui n’envoient aucune donnée à DJI ou par Internet” complète l’entreprise.

Après Huawei, DJI pourrait donc s’immiscer dans la guerre commerciale qui oppose actuellement les Etats-Unis à la Chine. Mais à la différence du fabricant de smartphones, qui dépend des services de Google pour faire fonctionner ses appareils, DJI ne semble pas menacé sur ses autres marchés, à commencer par l’Europe. A moins que le gouvernement américain ne décide de faire pression sur Apple et Google pour qu’ils fassent disparaître les applications DJI de leurs plateformes.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co