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Twitter poursuivi en Allemagne pour ne pas avoir supprimé des publications antisémites

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Le réseau social est accusé de défaillances dans ses moyens de modération en Allemagne. La plateforme a été condamnée pour des faits similaires en France.

Lors de son rachat de Twitter, Elon Musk s’est posé en “défenseur absolu de la liberté d’expression”, mais jusqu’où? Le 25 janvier, l’organisation de lutte contre les discours de haine HateAid et un groupe européen d'étudiants juifs (EUJS) ont déposé une action en justice contre Twitter devant le tribunal régional de Berlin. Celle-ci a pour but d'obliger la plateforme à supprimer les contenus antisémites et à clarifier ses actions en matière de modération.

L’action en justice vise notamment des messages de négation de l'Holocauste, ce qui est considéré comme un délit en Allemagne (comme en France). Les deux organisations affirment que Twitter n’applique pas ses propres règles contre les contenus antisémites.

En déposant cette plainte, HateAid et l'EUJS expliquent dans un communiqué, qu’ils cherchent à savoir si les utilisateurs ont le droit de simplement faire appliquer les règles de modération dans le cadre de leur “contrat” avec Twitter et de le poursuivre si nécessaire. “Jusqu'à présent, les utilisateurs ont été à la merci d'une pratique de modération arbitraire et peu transparente”, précise le communiqué.

Une réponse pas “adéquate”

Les deux organisations citent un exemple: parmi six tweets niant l'Holocauste signalés, aucun n’a été supprimé. Les deux groupes s’appuient également sur un rapport du Center for Countering Digital Hate publié en 2021. Cette étude rapporte que Twitter a donné suite à 11 % des 137 tweets antisémites signalés sur la plateforme.

“Les études actuelles prouvent que 84% des publications contenant des discours antisémites n'ont pas été examinées par les plateformes [...] ce qui signifie que Twitter sait que des juifs sont attaqués publiquement chaque jour et que l'antisémitisme devient une normalité dans notre société. Et que la réponse de la plateforme n'est en aucun cas adéquate", estiment les deux organisations.

Du côté de Twitter, Elon Musk a affirmé que la plateforme respecterait toutes les lois des pays où elle opère, notamment celles de l’Union Européenne. Twitter a aussi largement coupé dans les effectifs des équipes de modération des contenus lors des différentes vagues de licenciements.

Twitter a également fait l’objet de poursuites en justice dans l’Hexagone pour les mêmes raisons, de la part de plusieurs organisations antiracistes. En janvier 2022, la justice française avait condamné la plateforme à détailler publiquement ses moyens de modération, notamment pour lutter contre l’antisémitisme. Une décision qui n’a pour l’heure jamais été appliquée.

Margaux Vulliet