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Sur Twitter, les propos négationnistes n'entrent pas dans le champ des fausses informations

Jack Dorsey était auditionné ce 28 octobre devant le Sénat américain.

Jack Dorsey était auditionné ce 28 octobre devant le Sénat américain. - Jack Dorsey

Auditionné devant le Sénat américain, Jack Dorsey, le PDG du réseau social, a indiqué que les propos niant l'Holocauste n'étaient pas traités et modérés comme de fausses informations sur sa plateforme.

Ils étaient tous conviés à répondre aux questions des sénateurs, par écrans interposés. Ce 28 octobre, les grands patrons de la tech américaine, Mark Zuckerberg (Facebook), Sundar Pichai (Google) et Jack Dorsey (Twitter) ont fait face au Congrès américain. Plusieurs heures durant, tous trois ont été assaillis de questions au sujet de la modération des fausses informations sur leurs plateformes respectives, et de leur responsabilité juridique face aux contenus problématiques publiés par des tiers.

Passé sur le grill par le sénateur du Colorado Cory Gardner, Jack Dorsey a reconnu, à titre personnel, que les propos niant l'existence de la Shoah relevaient de fausses informations. Elles ne sont néanmoins pas considérées comme telles sur Twitter.

Trois catégories de fausses informations sont scrutées de près sur la plateforme, et modérées comme telles, a-t-il rappelé: celles qui relèvent de la manipulation de médias, dont les deepfakes, ces vidéos modifiées à l'aide d'une intelligence artificielle; les informations d'ordre médical, avec une attention particulière portée à celles sur l'épidémie de Covid-19; enfin, les informations de nature à causer des interférences dans la bonne tenue d'élections. "Nous n'avons pas de politique particulière concernant les autres types de désinformation", a maintenu Jack Dorsey.

Une politique à part

Mi-octobre, Twitter avait pourtant indiqué s'attaquer au négationnisme touchant l’ensemble des génocides, dont l'Holocauste. S'ils ne tombent pas dans le champ des fausses informations, ces propos tombent néanmoins dans celui des propos haineux et sont censés être censurés comme tels, à condition d'être repérés par les algorithmes de modération du réseau.

Facebook a pour sa part pris le parti de bannir purement et simplement les propos négationnistes, partout dans le monde. Cette interdiction est censée prendre effet de façon progressive. Les internautes pourront être redirigés vers des sources crédibles d'information extérieures à Facebook, à la manière de ce que le réseau social a déjà mis en place pour redonner du contexte à certaines fausses informations.

Facebook aura longtemps refusé de supprimer les propos négationnistes, sauf dans les pays où ils sont passibles de poursuites pénales, dont la France et l'Allemagne. Dans l’Hexagone, la loi Gayssot interdit depuis 1990 toute contestation de l’Holocauste et s’applique donc à Facebook et Twitter depuis leur création.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech