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Twitter: l'Union européenne met en garde Musk et l'appelle à lutter contre la désinformation

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a averti Elon Musk qu'il devrait "significativement augmenter les efforts" pour se conformer aux règles de l'Union européenne.

L'Union européenne (UE) a réitèré, ce mercredi 30 novembre, sa volonté de voir Twitter lutter davantage contre la désinformation sur le réseau social.

"Soyons clairs: il reste encore un énorme travail à accomplir" et Twitter devra "renforcer considérablement la modération des contenus, protéger la liberté d'expression et s'attaquer avec détermination à la désinformation", a dit le commissaire à Elon Musk, selon un compte-rendu de l'échange communiqué à Bruxelles.

Twitter a annoncé, mardi 29 novembre, le rétablissement en masse de comptes bannis et la fin de la lutte contre la désinformation sur le Covid. Thierry Breton a rappelé qu'Elon Musk s'était engagé en mai à se conformer à la nouvelle législation européenne sur les plateformes en ligne.

Des règles plus dures pour les grandes plateformes

"Je me félicite des déclarations d'intention d'Elon Musk pour que Twitter 2.0 soit prêt" pour les règles européennes, a-t-il dit. "Tout cela nécessite une intelligence artificielle et des ressources humaines suffisantes, tant en termes de nombres que de compétences", a souligné le commissaire en charge du numérique.

Il a qualifié la discussion de constructive. Elon Musk et Thierry Breton "sont convenus que les services de la Commission effectueront un test de résistance au siège de Twitter début 2023, ce qui permettra à Twitter d'évaluer sa mise en conformité avant même les délais légaux", a-t-il ajouté.

Désinformation, discours haineux, contrefaçons... Les très grandes plateformes en ligne, comme Facebook, Amazon ou Twitter, devront appliquer "vers l'été 2023" la nouvelle législation de l'UE entrée en vigueur en novembre pour éliminer les zones de non-droit sur internet. Ces règles incluent l'obligation d'agir "promptement" pour retirer tout contenu illicite dès que la plateforme en a connaissance, ou l'obligation d'informer les autorités judiciaires quand elles soupçonnent une "infraction pénale grave".

Elles comprennent aussi des interdictions, comme celles d'exploiter les données "sensibles" des utilisateurs (genre, tendance politique, appartenance religieuse...) pour de la publicité ciblée. Et des obligations de transparence, comme la publication des principaux paramètres utilisés par les systèmes de recommandation.

Louis Mbembe avec AFP