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Twitter: Elon Musk a-t-il réactivé un compte qui avait partagé une image d'abus sexuels sur un enfant?

Un compte a été suspendu par Twitter après avoir partagé une image montrant un enfant en train d'être torturé. Mais face aux plaintes de ses près de 600.000 abonnés, Elon Musk a passé l'éponge.

Une fois de plus, la modération de Twitter a été mise à rude épreuve. Alors que la semaine du réseau social a été particulièrement chargée, notamment en raison de son changement de nom pour X, Elon Musk a été une nouvelle fois critiqué pour ses méthodes de gestion des publications de contenus non autorisés sur la plateforme.

La polémique part de la suspension du compte de Dom Lucre (de son vrai nom Dominick McGee), un influenceur américain d'extrême-droite partageant de nombreuses théories complotistes et suivi par près de 600.000 personnes. Cette nouvelle a fortement fait réagir sa communauté, qui a estimé que la décision de Twitter était avant tout politique, raconte le Washington Post.

D'après le média américain Vice, Dominick McGee avait publié deux captures d'écran d'une vidéo réalisée par Peter Gerard Scully, un Australien condamné à la prison à vie pour viols d'enfants et trafic d'êtres humains. Ces captures auraient notamment figuré "un bébé d'un an appelé Daisy".

Face aux critiques, Elon Musk est directement intervenu mercredi 26 juillet. L'entrepreneur a indiqué sur Twitter que, d'après ce qu'on lui avait dit, le compte avait été suspendu "pour avoir publié des photos d'exploitation d'enfants". Mais quelques minutes plus tard, il a ajouté une nouvelle publication en réponse.

"Seules les personnes de notre équipe Exploitation sexuelle des enfants (CSE) ont vu ces photos. Pour l'instant, nous allons supprimer ces messages et rétablir le compte", a écrit le milliardaire.

Plusieurs internautes ont démenti cette affirmation, en rappelant que les images publiées par un compte à plus de 600.000 abonnés étaient restées visibles pendant plusieurs jours, captures d'écran à l'appui.

Un débat sur la modération

Dès lors qu'il a récupéré son compte, l'influenceur américain a publié ses échanges avec un journaliste du Washington Post. Il affirme que l'image qui lui a valu cette sanction était la miniature d'un article relatif à une autre affaire d'enfants torturés. L'image d'illustration de l'article montrait bel et bien un enfant subissant des sévices, mais était censurée.

Malgré la réactivation du compte, ce cas a relancé le débat sur les décisions de modération prises par l'entreprise. Elon Musk a rappelé son intention de mieux expliquer les raisons qui poussent Twitter a sanctionner un compte. De même, il compte instaurer un moyen pour les bannis de faire appel rapidement et facilement de la décision.

"Il y a tellement de couches dans notre code (plus de 20 millions de lignes) que c'est beaucoup plus difficile que cela ne devrait l'être", a reconnu Elon Musk.

En février, Elon Musk avait promis de rendre public le code source de son application. Mais un mois plus tard, la révélation se faisait toujours attendre officiellement. Cependant, une partie du code s'est retrouvée sur internet. Un employé avait été suspecté de l'avoir fait fuiter.

Pierre Monnier