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Présidentielle en Turquie: Twitter se plie à la censure des autorités turques, Elon Musk assume

La plateforme rend indisponibles certains tweets depuis la Turquie, sur demande des autorités locales. Elon Musk a défendu publiquement cette mesure.

Se présentant comme défenseur de la liberté d’expression, Elon Musk sait parfois faire des exceptions. Dernier exemple en date: ce 13 mai, Twitter a annoncé avoir rendu certains contenus indisponibles en Turquie, à la demande des autorités. Une requête loin d’être anodine, alors que le pays vote à l’occasion de l’élection présidentielle la plus incertaine depuis l’arrivée de Recep Tayyip Erdogan au pouvoir.

“En réponse à une procédure juridique et pour s’assurer que Twitter reste disponible pour les Turcs, nous avons restreint l’accès à certains contenus en Turquie aujourd’hui” a ainsi annoncé l’un des comptes officiels du réseau social.

Elon Musk assume

Pour l’heure, la plateforme n’a pas précisé quels contenus étaient concernés. Elle a simplement rappelé que s’ils étaient indisponibles depuis la Turquie, les tweets en question restaient accessibles depuis les pays étrangers.

Cette décision de se plier à la censure turque a été vivement critiquée, notamment par Matthew Yglesias, éditorialiste à Bloomberg, qui a accusé Twitter de censurer les opposants à Erdogan.

“Tu as perdu la tête? Nous avions le choix entre un blocage total de Twitter (en Turquie, NDLR) et la limitation de l’accès à certains tweets? Tu aurais préféré quoi?”, a aussitôt répondu Elon Musk.

Jimmy Wales, cofondateur de Wikipédia, s’est toutefois permis de rappeler qu’il s’était quant à lui battu contre la censure turque de l’encyclopédie en ligne en 2017, avant que la Cour constitutionnelle ne juge finalement cette censure illégale en 2019. Pointant au passage du doigt les positions contradictoires d’Elon Musk.

“Si Elon disait maintenant ‘on se fiche de la liberté d’expression si ça interfère avec nos affaires’, alors il pourrait défendre sa position”, a-t-il taclé.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co