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"Très probable": Elon Musk reste évasif sur une éventuelle implantation d'une usine Tesla en France

Elon Musk était l'invité de France 2 à l'occasion de son passage à Paris dans le cadre du salon VivaTech.

Une prise de parole rare en France. Dans un entretien d'une trentaine de minutes sur France 2 ce mardi, Elon Musk est revenu sur une potentielle implantation d'une usine Tesla en France, sur le respect de la réglementation européenne ou encore sur ses ambitions politiques.

Au début de l'entretien, il a esquissé un timide "bonjour" en français. Lors de son arrivée sur scène au salon Vivatech, il était attendu telle une rockstar sur la scène du Dôme. Et pour cause, il a souligné auprès de France 2 "l'énergie et l'enthousiasme de la foule, une source d'inspiration".

Fidèle à son discours durant sa conférence à VivaTech, il a poursuivi : "Mon rêve est de faire avancer et de protéger la civilisation", tout en évoquant les différentes missions de Twitter, Tesla ou encore SpaceX.

Le milliardaire entend bien "jouer un rôle dans la civilisation" qu'il considère comme "fragile" et la décrit "comme une petite étincelle". Il souhaite "faire tout son possible pour que la Terre ne s'éteigne pas". Il a de nouveau évoqué vouloir une vie multi-planétaire avec SpaceX, "car cela est essentiel pour l'avenir de la civilisation humaine". Et d'imaginer une ville construite sur Mars dans quelques années.

"Il faut être très prudent"

Il a également été interrogé sur une possible implantation d'une usine de batteries Tesla en France, une gigafactory. Aucune annonce officielle n'a été faite et Elon Musk est resté très vague: "il est très probable que Tesla fasse quelque chose en France dans les années à venir".

Et d'ajouter: "il faut être très prudent dans ce que l'on annonce autour de Tesla, mais ce que je peux vous dire c'est qu'Emmanuel Macron se soucie de l'avenir de la France". Cela fait deux fois que les deux hommes se rencontrent en un mois. "Je suis un fan de ce président" a-t-il ajouté, sourire en coin.

Elon Musk a souligné les "talents" présents en France et qu'il faut continuer de les attirer dans "la deuxième économie européenne". Les acheteurs qui acquièrent une voiture Tesla en France bénéficient de la subvention de 5000 euros à l'achat. De cette manière, les ventes ont explosé.

Pour Elon Musk, cela est "une bonne chose de localiser la production dans tous les cas, c'est meilleur pour l'environnement". Il est ainsi revenu sur son rapport à l'environnement et d'assumer: "évidemment il y a une marge d'opportunisme".

"Moi je préfère participer"

Concernant l'intelligence artificielle, il affirme qu'il "peut y avoir de mauvais usages, comme la désinformation". Interrogé sur l'usage de tels outils en Chine, il botte en touche: "Chaque pays a son propre usage de ces technologies".

Sur la régulation de l'IA en Europe, il estime que celle-ci doit "servir et aller dans le sens de l'intérêt des gens et non pas les contraindre".

Son projet X.ai reste pour le moment "embryonnaire". "Dans la course à l'IA, on est soit un participant, soit un observateur et moi je préfère participer", assure-t-il.

Patron de Tesla, SpaceX, mais aussi de Twitter qu'il a racheté en novembre dernier, Elon Musk se défend de toute absence de modération: "nous n'avons pas réduit la modération a proprement parlé, nous avons toujours 4000 personnes qui travaillent à la modération (...) Les discours de haine ont réduit de 20 à 40%" selon lui. Alors même que des études démontrent le contraire, il s'étonne: "Je ne sais pas de quelles statistiques vous parlez", objecte-il à Anne-Sophie Lapix

Son visage se ferme lorsque la journaliste évoque la fuite des annonceurs à cause de l'augmentation des discours de haine, "il faut regarder les données" selon lui. Et d'affirmer que les "annonceurs sont en train de revenir".

Tout comme lors de son passage à VivaTech, il persiste et signe sur sa définition de la liberté d'expression et de la censure sur sa plateforme: "où placer le curseur?", plaide-t-il.

"Twitter respectera la loi"

En ce qui concerne le règlement européen nommé Digital Services Act, il assure que "Twitter obéira et respectera la loi. Si une loi est promulguée, Twitter s'engagera à la respecter".

Une chose est sûre, l'homme le plus riche du monde ne sera pas président des États-Unis. À la question, "Est ce que vous aimeriez être président?” Sa réponse est, on ne peut plus claire: "non je n’ai pas envie". Et de poursuivre: "Si j'étais président, je ne pourrais pas envoyer des fusées sur la Lune ou sur Mars. Je ne pourrais pas créer des véhicules électriques durables".

Techniquement, il ne pourrait même pas prétendre au poste puisqu’il est né en Afrique du Sud et non pas aux États-Unis. Il est naturalisé américain. Et selon les règles édictées par la Constitution américaine, il ne pourrait pas présenter sa candidature. Pour l’heure, aucune ambition politique donc pour le milliardaire.

Margaux Vulliet