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"Racisme récréatif": au Brésil, deux TikTokeuses visées par une enquête après des vidéos racistes

Au Brésil, la police a ouvert une enquête après la publication de vidéos sur TikTok dans lesquelles des femmes offrent des bananes ou des peluches de singes à des enfants noirs.

La police brésilienne a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur un duo d'influenceuses accusé de "racisme récréatif". Sur leurs réseaux, elle sont publié des vidéos où elles distribuent des bananes ou des peluches de singes à des enfants noirs.

"Kerollen et Nancy", comme se présentent les deux influenceuses, une mère et sa fille, sont suivies par plus de 17 millions d'internautes sur TikTok, YouTube et Instagram. Le scandale a éclaté quand des vidéos publiées sur leurs comptes les montraient s'adressant à des enfants noirs dans la rue, à Rio de Janeiro, pour leur demander s'ils préféraient recevoir de l'argent ou un cadeau.

Des vidéos dénoncées

Sur l'une de ces vidéos, un garçon doit choisir entre un billet de 10 réais (environ 1,8 euro) et un paquet emballé de papier cadeau rouge. Il choisit le paquet, qui contient une banane.

"Tu aimes ça?", demande une influenceuse. "Non", répond l'enfant. "Regarde bien, je suis sûre que tu aimes", insiste-t-elle.

Dans une autre vidéo, une petite fille choisit d'ouvrir un paquet cadeau contenant une peluche de singe. Ces vidéos ont été retirées après avoir été dénoncées comme un cas de "racisme récréatif" par l'activiste noire Fayda Belo.

"Jusqu'où la cruauté humaine peut-elle aller?", dit-elle sur Instagram, où elle compte 325.000 abonnés.

Des accusations niées

Des procureurs ont dit avoir reçu plus de 690 dénonciations d'internautes au sujet de ces vidéos. "Ces vidéos seront analysées et une enquête a été ouverte", a expliqué la police de Rio dans un communiqué.

Dans une déclaration publiée sur leur compte Instagram, un avocat des deux femmes a indiqué qu'elles étaient "choquées" par les accusations et "nient avec véhémence toute forme de discrimination raciale".

Sollicitées par l'AFP, les influenceuses, qui publient majoritairement des conseils de beauté ou des vidéos de services religieux évangéliques et des concerts de gospel, n'ont pas répondu.

P.M. avec AFP