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Taxe lapin: le ministre de la Santé assure que "toutes les plateformes vont jouer le jeu"

Doctolib a fixé comme ligne rouge l'empreinte bancaire obligatoire, refusant de jouer les collecteurs de taxes. "C'est un problème de calage technique" assure Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé.

Les plateformes de rendez-vous médicaux en ligne "joueront le jeu" pour permettre de collecter la future "taxe lapin", sanction de cinq euros appliquée aux patients qui n'honorent pas leur rendez-vous, a assuré jeudi le ministre délégué à la Santé, après des réticences exprimées par Doctolib.

A partir de 2025, les patients qui ne se présentent pas et n'annulent pas au moins 24 heures à l'avance s'exposeront à une sanction de cinq euros, qui ira dans la poche du médecin, a annoncé samedi le Premier ministre Gabriel Attal. Le praticien pourra choisir de la prélever, ou non.

La somme sera retenue via l'empreinte bancaire du patient, prise avant le rendez-vous par les plateformes en ligne, les secrétariats ou les soignants eux-mêmes, a-t-il précisé. 

Mais sur ces aspects techniques, le PDG de la principale plateforme Doctolib, Stanislas Niox-Château, a émis quelques doutes. "Il ne faut pas créer un fardeau administratif nouveau pour les soignants et entraver l'accès aux soins", a-t-il déclaré mercredi sur France Inter.

"Il y a 20% des patients qui sont en situation d'illectronisme, et 5% qui n'ont pas de carte bancaire, c'est impensable d'entraver l'accès aux soins pour eux", a-t-il expliqué. 

"Comment vont faire les praticiens pour gérer la majorité des rendez-vous qui ne sont pas pris en ligne (...), gérer les plaintes des patients, les contestations (...). C'est inimaginable d'envisager que les secrétariats vont enregistrer des cartes bancaires", a-t-il encore estimé.

"A partir du 1er janvier 2025"

Interrogé jeudi sur Sud Radio, le ministre délégué à la Santé Frédéric Valletoux a voulu rassurer.

"C'est un problème de calage technique" et "je comprends qu'il y ait des sujets d’organisation", mais cette idée de pénalité, "c'est Doctolib qui l'avait lui-même proposé il y a quelques mois", a dit Frédéric Valletoux.

Doctolib "n'est pas le seul intervenant" et "toutes les plateformes vont jouer le jeu, on va mettre ça en place avec elles", a-t-il assuré. 

"Néanmoins, on ne couvrira que la moitié des rendez-vous" ainsi, puisqu'aujourd'hui l'autre moitié est prise par des secrétariats ou les médecins eux-mêmes, a précisé le ministre. Pour les médecins, "ce n’est pas une tache administrative énorme (...) techniquement c’est faisable".

Il a indiqué que cette pénalité entrera en vigueur "à partir du 1er janvier 2025" grâce à une loi qui sera présentée au parlement "à l'été" ou "à l'automne".

T.L avec AFP