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Les applications mobiles par abonnement ne rapportent pas d'argent

Mais cela ne signe pas la fin de l'abonnement...

Le revenu mensuel médian généré par une application de 12 mois d'existence ne dépasse pas les 50 dollars. C'est ce que révèle une nouvelle étude publiée par RevenueCat menée auprès de plus de 29.000 applications par abonnement et 18.000 développeurs (et repérée par TechCrunch).

Une forte inégalité de revenu en fonction de l'ancienneté

Au total, seulement 17,2% des applications parviennent à atteindre le seuil de 1.000 dollars de revenus mensuels. En revanche, plus l'application poursuit son chemin, plus les perspectives de croissance s'éclaircissent. Ainsi, 59% de ces applications pourront atteindre en moyenne les 2.500 dollars et 60% le cap des 5.000 dollars.

En revanche, peu d'entre elles peuvent espérer dépasser les 10.000 dollars de revenus (seulement 3,5%). Résultat: 12 mois après leur lancement, les 5% des applications les plus performantes génèrent plus de 200 fois les revenus du quartile inférieur.

Des types d'applications privilégiés

D'autres écarts sont aussi présents en fonction des catégories d'applications. Par exemple, les applications de santé ou de fitness engrangent plus de revenus après un an d'existence. Leurs performances sont au moins deux fois plus importantes que celles enregistrées par toutes les autres catégories d'application - y compris au sein du top 5%.

À l'inverse, les applications de voyage et de productivité sont les moins performantes. Même celles qui font partie du top 5% ne dépassent pas les 1000 dollars par mois, un après leur apparition sur un magasin d'applications.

Le prix moyen par catégorie d'applications / Crédits : RevenueCat
Le prix moyen par catégorie d'applications / Crédits : RevenueCat © RevenueCat

Côté abonnement, celui-ci est resté fixé aux alentours des 10 dollars par mois. Mais le prix moyen d'un abonnement mensuel a tout de même connu une hausse de 14% (de 7,05 dollars à 8,01 dollars). À savoir que les applications d'Amérique du Nord font preuve d'une monétisation 4 fois supérieure à la moyenne mondiale.

Une vague de désabonnement plutôt marquée

Autre constat: l'année dernière, les abonnés à des applications pendant une durée supérieure à 12 mois sont environ 14% moins nombreux. Une vague de désabonnements qui serait en partie due au contexte d'inflation, poussant les consommateurs à annuler tout abonnement jugé non utile.

"Nous avons certainement assisté à un resserrement, ce qui serait logique, car de nombreuses applications augmentaient les prix – des augmentations de prix induites par l'inflation – ce qui, bien sûr, entraînerait également un désabonnement des gens, a déclaré Jacob Eiting, PDG de RevenueCat, à TechCrunch.

Cela ne signifie pas pour autant que le secteur est en mauvaise passe. D'une part, environ 1,7% des nouveaux téléchargements ont abouti à un abonnement payant durant les 30 premiers jours, soit en hausse de 0,6% pour le quartile inférieur et 4,2% pour le quartile supérieur par rapport à l'an passé.

Plus encore, plus de 10% de ces désabonnés vont réactiver leur abonnement dans les 12 mois, en particulier dans les catégories des médias et du divertissement. L'abonnement pour les applications n'est donc pas mort et son prix devrait même être revu à la hausse, toujours selon RevenueCat.

Pierre Berthoux