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Rachat de Twitter: ce qu'Elon Musk veut changer au réseau social

Lors d'une interview, le milliardaire américain a évoqué sa vision de l'avenir du réseau social. Sans finalement annoncer d'évolution marquante.

C'est un tremblement de terre dont les secousses pourraient bien être limitées. Ce 25 avril, l'homme d'affaires Elon Musk s'est offert le réseau social Twitter pour quelque 44 milliards de dollars. Si l'opération ne rencontre pas d'obstacle inattendu, la prise de contrôle pourrait se concrétiser d'ici à la fin de l'année 2022.

Pour mieux comprendre la vision du patron de Tesla et SpaceX, il faut revenir sur une interview accordée au média Ted le jeudi 14 avril dernier, quelques heures après avoir évoqué pour la première fois ce rachat totale de la plateforme.

Après des grandes déclarations de principe, Elon Musk a été plus timide lorsqu'il lui a été demandé de préciser sa vision du futur de Twitter.

La liberté d'expression... sous conditions

Connu pour ses positions libertariennes et défendant la liberté d'expression à tout prix, Elon Musk a réaffirmé sa volonté de voir Twitter expurgé de tout ce qui, à ses yeux, pourrait être assimilé à de la censure. Lors de l'entretien, il a notamment affirmé vouloir faire de la plateforme "une arène inclusive pour la liberté d'expression".

Mais l'homme d'affaires n'oublie pas les nombreuses conditions de cette liberté d'expression, à commencer par le droit des différents pays où le réseau social est utilisé.

“Bien sûr, Twitter doit respecter les lois de chaque pays où il opére. Il y a donc des limites à la liberté d’expression [...] et Twitter devra se plier à ces règles” explique ainsi Elon Musk, ajoutant que la plateforme ne devrait toutefois pas aller “plus loin” dans son règlement que le droit commun.

Une position défendue par d'autres personnalités, comme Marine Le Pen, qui a intégré cette proposition à son programme présidentiel.

Dans les faits, les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter sont déjà tenus de respecter la loi de chaque pays pour les utilisateurs concernés. Dans certains cas, ils décident toutefois d'appliquer des limites supplémentaires, par exemple sur la nudité mais aussi sur la question du négationnisme, interdit par Facebook aux Etats-Unis mais autorisé par la loi dans le pays.

Transparence de l'algorithme

Interrogé sur les questions de modération des contenus haineux et/ou illégaux, Elon Musk n'a pas fait référence à une augmentation des effectifs faméliques de Twitter dans le domaine.

Il a toutefois estimé qu'en cas de doute sur un contenu, "il faudrait le laisser en ligne" et qu'en cas de message suscitant la controverse, il pourrait être pertinent de limiter sa diffusion. Une démarche déjà entreprise par Twitter dans certains cas, comme les publications émanant de comptes jugés proches d'Etats étrangers.

Lors de l'événement, Elon Musk est également revenu sur l'épineuse problématique des algorithmes de recommandation, bien que Twitter propose également un affichage chronologique.

“A mes yeux, Twitter devrait rendre son algorithme open source (accessible à tous, ndlr), notamment pour que chacun puisse comprendre pourquoi la portée d’un tweet est accentuée ou diminuée et pour éviter toute manipulation secrète, qu’elle soit automatique ou manuelle” a-t-il plaidé.

Elon Musk est également revenu sur des éléments plus concrets, en estimant que sa priorité absolue serait "d’éliminer les arnaques et les spams, ainsi que les bots", qu'il juge très néfaste pour l'expérience des utilisateurs, et qu'il a parfois inspirés malgré lui.

Le futur propriétaire de Twitter a également mentionné le très attendu bouton permettant de modifier un tweet, là encore déjà prévu par la plateforme. Pour éviter tout abus, il a notamment évoqué l'hypothèse d'une possibilité de modification limitée dans le temps et une remise à zéro des retweets et "favoris" en cas de mise à jour d'une publication.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co