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Pourquoi l’arrivée de la 5G ne changera pas grand chose à votre quotidien

Le Samsung Galaxy S10 5G

Le Samsung Galaxy S10 5G - BFMTV.com

Malgré des forfaits 5G attendus dans les prochaines semaines, le grand public devra patienter plusieurs années avant de profiter pleinement de cette nouvelle génération de télécommunications.

C’est le jour J pour les quatre principaux opérateurs français (BFMTV appartient à Altice France, qui détient également SFR), qui enchérissent ce 29 septembre pour s’offrir des fréquences 5G. Un droit d’utiliser ces “autoroutes de données” indispensable pour proposer les premières offres commerciales avant la fin de l’année. En dépit des passions suscitées par cette cinquième génération de télécommunications, la majorité des utilisateurs ne verront pas d’évolution flagrante dans les prochains mois.

Un déploiement très lent

Auprès de l’Arcep, le “gendarme” des télécoms, les quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) se sont engagés à déployer 10.500 antennes 5G d’ici 2025. A titre de comparaison, il existe à ce jour 48.000 antennes 4G actives sur le territoire, dont l’installation a débuté en 2011. Comme la génération précédente, la 5G mettra une décennie à couvrir l’immense majorité de la population française. A court-terme (notamment au cours de l’année 2021), ce sont seulement quelques centaines d’antennes qui seront installées par chaque opérateur.

Malgré l’arrivée des offres 5G fin 2020 ou début 2021, les clients ne verront que rarement s’afficher le logo “5G” dans le coin de leur smartphone, étant la plupart du temps connectés à une antenne 4G.

L’un des premiers objectifs de la 5G étant de désengorger les réseaux 4G - qui pourraient pour certains arriver à saturation en 2022, les utilisateurs urbains seront les premiers à en profiter, avant que le déploiement s’élargisse par la suite: à partir de 2024, 25% des déploiements 5G devront se faire dans des zones peu denses, et en dehors des agglomérations de plus de 50.000 habitants.

Une vitesse de connexion supérieure mais comparable

A ses débuts, la 5G ne sera donc que rarement accessible. Lorsqu’elle le sera, les utilisateurs profiteront d’une vitesse de connexion sensiblement supérieure à ce que propose en moyenne la 4G, mais dans des échelles comparables. Les enchères de ce 29 septembre portent uniquement sur des fréquences de 3,5 GHz, proches de ce qui est déjà utilisé en 4G (ou en Wi-Fi).

Si ces “routes de données” un peu plus larges, moins fréquentées, proposeront une meilleure expérience à court-terme, il faudra attendre 2024 pour voir arriver les fréquences dites “millimétriques” (fréquences de 26 GHz), qui offriront un débit bien supérieur. Ces très larges “autoroutes” de données, qui profiteront également aux industriels, font actuellement l’objet de tests, notamment pour mesurer leur impact sanitaire. La date de mise aux enchères n’a pas encore été annoncée.

Après la commercialisation des premières offres 5G, les urbains devront probablement attendre deux à trois ans pour que la 5G améliore significativement leur vitesse de connexion au quotidien. Les habitants des zones rurales n’ont quant à eux que très peu de chances d’en profiter avant cinq ans.

Ce déploiement très progressif a toutefois deux avantages pour les consommateurs: d’abord, profiter d’un réseau 4G moins tendu grâce aux premiers clients qui seront redirigés vers les infrastructures 5G. Ensuite, ne pas être contraint de changer de smartphone prématurément, et attendre que les mobiles compatibles 5G, vendus une centaine d’euros supplémentaires, voient leurs tarifs s’aligner les appareils 4G actuels.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co