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Black Mirror: au Royaume-Uni, des fans de Netflix se découvrent sur des panneaux publicitaires

Pour promouvoir la nouvelle saison de Black Mirror, les équipes marketing de Netflix ont mis en scène la cession de droits d'image des spectateurs, détournant la thématique d'un épisode de la série.

"C'était surprenant, mais pas totalement inattendu." A Londres, Gareth Clarke a eu la surprise de voir un panneau publicitaire reprendre sa photo pour promouvoir la série fictive "Gareth is Awful" (soit "Gareth est affreux"). Il s'agit en réalité d'une campagne marketing de Netflix pour la nouvelle saison de Black Mirror.

Le panneau indique "bientôt sur Streamberry". Cette fausse plateforme de streaming reprend l'ensemble des codes de Netflix. L'objectif ici est d'appliquer au monde réel la thématique du premier épisode de la saison 6 de Black Mirror. Il y est question d'accepter des conditions d'utilisation sans les avoir lu et d'en subir les conséquences par la suite.

Une campagne réservée au Royaume-Uni

Pour illustrer ce point, Netflix a créé un site où les spectateurs peuvent générer des affiches de séries à leur effigie. Mais pour cela, ils doivent accepter des conditions générales troublantes. Avec à la clé, l'utilisation libre et sans limite de leur image par Netflix.

C'est ainsi que des inconnus (mais aussi le spécialiste de l'industrie Tech, Matt Navarra) se sont retrouvés placardés sur des panneaux publicitaires à Londres, Birmingham et Manchester, précise le Daily Mail. Netflix a confirmé à Tech&Co que cette méthode de promotion n'est utilisée qu'au Royaume-Uni.

Contacté par Tech&Co, Gareth Clarke - l'un des spectateurs mis en scène - a confirmé que Netflix n'avait pas pris contact avec lui avant d'être intégré à la campagne marketing. Mais lors de son inscription sur le site "YouAreAwful.com" (qui permet d'intégrer sa photo à la fausse plateforme Streamberry), il a été contraint d'accepter des conditions d'utilisation prévoyant un usage commercial de son image.

"Je croyais que c'était une case à cocher, comme la plupart des autres cases pour 'accepter les termes et conditions'", détaille-t-il.

"C'était assez excitant"

Pour autant, le Britannique savait bien qu'il y avait un risque à voir son image détournée à des fins commerciales. Mais Gareth Clarke ne s'attendait pas à un affichage aussi massif dans les rues de Londres. Il s'est rendu compte du résultat final sur Twitter où le compte Black Mirror partage de nombreuses intégrations de spectateurs au sein des fausses publicités pour Streamberry.

"C'était assez excitant quand je l'ai découvert", se souvient Gareth Clarke, qui s'est ensuite rendu à l'emplacement du panneau publicitaire. "C'était très bizarre de le voir en personne, mais aussi très amusant."

Le Britannique reconnaît que un très bon coup de communication, "qui fait un excellent travail en vendant la série et l'épisode, et en montrant que cela peut arriver à n'importe qui". Il a également assuré "voir l'humour" qui se cache derrière la campagne marketing, tout en étant conscient que certaines personnes "pourraient être rebutées par l'idée".

Pierre Monnier