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"MetaBirkins": Hermès attaque un vendeur de NFT utilisant l'image de ses sacs

Exemple d'un des sacs "numériques" vendus par Mason Rothschild

Exemple d'un des sacs "numériques" vendus par Mason Rothschild - Looksrare

Un internaute a mis en vente des certificats de propriété numériques associés à des dessins de faux sacs Hermès.

Le groupe de luxe Hermès a mis un pied dans le monde des NFT, mais pas en tant que créateur: il a engagé des poursuites judiciaires à New York contre un artiste qui a créé des dessins représentant des sacs en fourrure fortement inspirés du célèbre sac de la marque, le Birkin.

Mason Rothschild a d'abord créé, avec l'artiste Eric Ramirez, un "Non-Fungible Token" (NFT), un certificat de propriété - souvent rattaché à une "œuvre", qu'ils ont appelé "Baby Birkin", déjà inspiré du sac vedette de Hermès.

Dans les faits, l'achat d'un NFT permet simplement de revendiquer la propriété d'un fichier numérique (un dessin, ou par exemple la capture d'écran d'un tweet), sans pour autant bénéficier de façon exlusive de ce fichier, qui peut être copié et répliqué par n'importe qui.

Quelques milliers d'euros

Face au succès de vente de ce premier NFT, Mason Rothschild a créé une centaine de "MetaBirkins" qu'il a mis en vente en cryptomonnaie pour l'équivalent de quelques milliers d'euros. 

Dans la plainte civile déposée au tribunal fédéral de Manhattan (New York), que l'AFP a consultée, Hermès accuse Mason Rothschild d'être un "spéculateur numérique qui cherche à s'enrichir rapidement en s'appropriant la marque MetaBirkin" pour la vente de NFT. "La marque MetaBirkin s’approprie tout simplement le nom célèbre de la marque Hermès, le Birkin, en ajoutant le préfixe méta", est-il ajouté.

L'artiste a "ouvertement reconnu qu'il avait choisi de vendre ses NFT au nom de Metabirkins parce qu'un sac à main Birkin est un bien précieux dans le monde réel", argumente notamment le groupe de luxe.

Les sacs Birkin, produits phares du sellier-maroquinier inspirés par la chanteuse et actrice anglaise Jane Birkin, sont vendus en boutique plusieurs milliers d'euros.

Le nom de Metabirkins, "lui a apporté un succès financier en quelques semaines. Il ne fait aucun doute que ce succès découle d'une utilisation confuse de la marque de Hermès", argumente aussi le sellier-maroquinier.

"Les affirmations de Hermès sont sans fondement", a répondu l'artiste sur les réseaux sociaux. "Je ne crée ni ne vends des faux sacs Birkin. J'ai fait des oeuvres d'art qui dépeignent des sacs Birkin imaginaires couverts de fourrure", ajoute-t-il se référant à Andy Warhol et ses célèbres toiles représentant des boites de soupe Campbell.

"Le fait que je vends de l'art en utilisant des NFT ne change pas le fait qu'il s'agit d'art", ajoute-t-il avant d'expliquer avoir voulu discuter avec la marque de luxe. "J'espère que Hermès comprend que je ne serai pas intimidé", termine-t-il.

Contacté par l'AFP, Hermès a déclaré ne pas commenter les affaires judiciaires en cours.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably avec AFP Rédacteur en chef adjoint Tech & Co