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Le Pakistan menace d'interdire Wikipédia pour contenu "blasphématoire"

Dans l'intervalle, l'encyclopédie fonctionnera en mode "dégradé", son accès dans le pays étant restreint.

Dans l'intervalle, l'encyclopédie fonctionnera en mode "dégradé", son accès dans le pays étant restreint. - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

Les autorités ne donnent aucune indication sur le contenu en question et demandent à Wikipédia de le retirer sous peine de blocage.

Le Pakistan a menacé de bloquer Wikipédia sur son territoire, si l'encyclopédie participative en ligne ne retire pas d'ici vendredi un contenu qu'il considère "blasphématoire".

Les géants des réseaux sociaux Facebook et YouTube ont déjà été bloqués par le passé pour le même motif dans ce pays musulman, où la question du blasphème est particulièrement sensible.

L'Autorité des télécommunications pakistanaises (PTA) a annoncé mercredi avoir donné jusqu'à vendredi soir à Wikipédia pour retirer le contenu en question, sur lequel elle n'a apporté aucune précision. Dans l'intervalle, l'encyclopédie fonctionnera en mode "dégradé", son accès dans le pays étant restreint, avait indiqué la PTA. Certaines pages Wikipédia ont déjà été censurées par le passé au Pakistan.

Les défenseurs de la liberté d'expression critiquent depuis longtemps la censure imposée par les différents gouvernements et leur contrôle sur internet et les médias. "L'interdiction est disproportionnée, inconstitutionnelle et franchement ridicule", a estimé Usama Khilji, un défenseur des droits numériques. "Cela affectera les étudiants, le monde universitaire, le secteur de la santé, les chercheurs, et limitera la confiance des investisseurs dans le Pakistan en raison de l'incertitude et de l'arbitraire de la censure", a-t-il ajouté.

Des blocages antérieurs

Le Pakistan a bloqué Facebook pendant deux semaines en 2010 après la publication d'un contenu supposément blasphématoire. YouTube y est resté inaccessible de 2012 à 2016 en raison de la diffusion d'un film amateur islamophobe qui avait déclenché de violentes protestations dans de nombreux pays.

Plus récemment, la populaire plateforme de partage de vidéos TikTok a été bloquée à plusieurs reprises dans le pays pour des contenus jugés "indécents" et "immoraux".

M.V avec AFP