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Ursula Von der Leyen veut créer un Giec de l'intelligence artificielle

La président de la Commission européenne s'est prononcé en faveur de la création d'un panel mondial d'experts autour de l'intelligence artificielle. Elle cite en exemple le Giec, qui rassemble des pointures mondiales du climat.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a plaidé mercredi 13 septembre pour la création d'un "panel mondial" d'experts afin d'évaluer les risques de l'intelligence artificielle pour l'humanité, sur le modèle du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

"Des centaines de développeurs, d'universitaires et d'experts de premier plan dans le domaine de l'IA nous ont récemment alertés" sur le risque d'extinction de l'humanité, a rappelé la présidente de l'exécutif européen, dans un discours devant le Parlement européen à Strasbourg.

Comprendre les impacts de l'IA

Réduire ce risque "devrait être une priorité mondiale, au même titre que d'autres risques menaçant la société tout entière, comme les pandémies et la guerre nucléaire", a-t-elle estimé.

L'intelligence artificielle "évolue plus rapidement que ses concepteurs eux-mêmes ne l'avaient prévu. Il nous reste donc peu de temps pour orienter cette technologie de manière responsable", s'est-elle inquiétée, appelant à mettre en place un "nouveau cadre mondial pour l'IA, reposant sur trois piliers: des garde-fous, une gouvernance et l'orientation de l'innovation".

"Nous devrions œuvrer de concert avec nos partenaires pour avoir tous la même compréhension de l'impact de l'IA dans nos sociétés", a-t-elle dit, citant "la contribution inestimable du GIEC pour le climat, ce panel mondial qui fournit aux décideurs politiques les données scientifiques les plus récentes".

"Je pense que nous avons besoin d'un organe similaire pour l'IA, en ce qui concerne ses risques et ses avantages pour l'humanité. Cet organisme réunirait des scientifiques, des entreprises technologiques et des experts indépendants. Nous pourrons ainsi élaborer une action rapide et coordonnée au niveau mondial", a déclaré Ursula von der Leyen.

Encadrer ces innovations

La diffusion sur les réseaux sociaux de fausses images, plus vraies que nature, créées à partir d'applications comme Midjourney, a alerté sur les dangers des systèmes d'intelligence artificielle pour la démocratie.

Le potentiel de ces technologies, qui peuvent aussi rédiger des dissertations, composer de la musique ou faciliter des diagnostics médicaux, fascine autant qu'il inquiète.

L'UE espère conclure avant la fin de l'année le premier règlement au monde visant à encadrer ces innovations. Il n'entrera cependant pas en application avant 2026. La future législation devrait notamment interdire les applications de surveillance de masse des citoyens, et imposer des normes à une liste de services considérés à risque.

Elle fait actuellement l'objet de négociations entre les 27 pays membres de l'UE et le Parlement européen. "Notre législation sur l'IA est déjà un modèle pour le monde entier. Nous devons maintenant adopter les règles dès que possible et passer à leur mise en œuvre", a demandé Ursula von der Leyen.

Mais tous les spécialistes ne considèrent pas que les IA peuvent représenter un risque pour l'humanité. Si certains des pères fondateurs des IA modernes se sont dit "perdus" face aux progrès de leurs créations, beaucoup considèrent que ces programmes ne pourront pas devenir "super-intelligents", ni qu'ils pourront s'émanciper des humains.

P.M. avec AFP