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ChatGPT: l'investissement de Microsoft dans OpenAI examiné par l'Union européenne

Les autorités européennes vont examiner les investissements réalisés par Microsoft au sein d'OpenAI, la startup américaine à l'origine du robot conversationnel ChatGPT.

La Commission européenne, gendarme de la concurrence dans l'UE, a annoncé mardi 9 janvier qu'elle allait se pencher sur l'investissement de Microsoft dans le champion de l'intelligence artificielle générative OpenAI.

L'exécutif européen "vérifie si l'investissement de Microsoft dans OpenAI peut faire l'objet d'un examen au titre du règlement de l'UE sur les concentrations", a-t-il annoncé dans un communiqué.

Étudier l'impact des partenariats sur le marché

Cette annonce intervient alors que la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, est attendue en Californie jeudi 11 et vendredi 12 janvier où elle doit participer à une conférence sur l'antitrust à Palo Alto et rencontrer plusieurs grands patrons de géants américains de la tech.

Elle s'entretiendra notamment avec les dirigeants d'Apple, Tim Cook, et de Google, Sundar Pichai, ainsi qu'avec deux responsables d'OpenAI: la directrice de la technologie, Mira Murati, et le directeur de la stratégie, Jason Kwon.

"La Commission européenne examine certains des accords qui ont été conclus entre les grands acteurs du marché numérique et les développeurs et fournisseurs d'IA générative" et en particulier "étudie l'impact de ces partenariats sur la dynamique du marché", toujours selon le communiqué.

Les autorités de la concurrence s'inquiètent du risque de capture des innovations du secteur de l'intelligence artificielle par un petit nombre de géants du numérique déjà dominants.

Des liens déjà examinés au Royaume-Uni

Début décembre, le gendarme britannique de la concurrence, la CMA, avait annoncé qu'il examinait le partenariat entre Microsoft et OpenAI, pour évaluer s'il s'apparentait à une fusion. La CMA a ainsi lancé un appel à commentaires "aux parties et aux tiers intéressés".

La Commission européenne a initié une démarche similaire, annonçant mardi 9 janvier qu'elle lançait "deux appels à contributions sur la concurrence", l'un concernant "les mondes virtuels" et l'autre "l'intelligence artificielle générative".

La Commission a aussi annoncé avoir envoyé "des demandes d'information à plusieurs grands acteurs du numérique". Elle indique vouloir recueillir des avis "sur la manière dont le droit de la concurrence peut contribuer à garantir que ces nouveaux marchés restent concurrentiels".

À l'issue de cet examen, la Commission indique qu'elle pourrait organiser "un atelier" au cours du deuxième trimestre de 2024 "afin de rassembler les différentes perspectives émergeant des contributions et poursuivre cette réflexion".

Pierre Monnier avec AFP