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Harcèlement: le PDG du studio de jeux vidéo Activision-Blizzard envisage son départ si les problèmes persistent

Activision-Blizzard est le studio derrière le jeu à succès "Call of Duty".

Activision-Blizzard est le studio derrière le jeu à succès "Call of Duty". - Jeff Schear / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Après une plainte déposée contre le studio de jeu vidéo, puis une pétition et un mouvement de grève des employés, le PDG Bobby Kotick a évoqué sa démission "si les problèmes venaient à persister."

Bobby Kotick, PDG d'Activision Blizzard, accusé par des salariés d'avoir voulu étouffer des comportements abusifs et plaintes pour harcèlement, aurait évoqué auprès de responsables du groupe son éventuelle démission, s'il ne parvient pas à régler rapidement les problèmes dans l'entreprise, selon des informations de presse.

Le directeur "a indiqué à des cadres qu'il envisagerait de quitter l'entreprise s'il ne parvenait pas à résoudre rapidement les problèmes de culture au sein du géant du jeu vidéo", écrit le dimanche 21 novembre le Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier.

Sa démission évoquée

"Il s'est arrêté avant de dire qu'il démissionnerait, lors d'une réunion le 20 novembre avec les dirigeants de l'unité Blizzard Entertainment de l'entreprise, mais a laissé la possibilité ouverte si les problèmes d'inconduite dans l'entreprise n'étaient pas résolus "rapidement"", rapporte le quotidien économique.

Contacté par l'AFP, Activision Blizzard n'avait pas répondu dans l'immédiat.

Des employés du groupe reprochent à leur patron d'avoir été au courant de plaintes pour harcèlement et une accusation de viol, bien avant que le scandale ne devienne public mais de n'avoir pas partagé toutes ces informations avec le conseil d'administration.

Plus de 150 employés d'Activision Blizzard avaient manifesté le 16 novembre devant le siège de l'éditeur de jeux vidéo, appelant à son départ, et des dizaines de salariés se sont mobilisés dans la journée, en personne et de façon virtuelle, comme déjà en juillet. Les débrayages sont rarissimes dans les grandes entreprises technologiques aux Etats-Unis.

Une plainte déposée fin juillet

Le créateur du blockbuster Call of Duty a été accusé fin juillet par une autorité californienne de favoriser une culture du harcèlement, sexiste et toxique, et d'inégalités de carrières. Une plainte a été déposée devant un tribunal de Los Angeles.

"Tous ceux qui doutent de ma détermination (à faire de l'entreprise) le lieu de travail le plus accueillant et le plus inclusif ne se rendent pas compte à quel point c'est important pour moi", avait réagi Bobby Kotick dans un message vidéo diffusé en interne, avant la manifestation.

Le géant des jeux vidéos a indiqué mi-octobre que "plus de 20 personnes" avaient quitté la société à la lumière de signalements et d'accusations, et que plus de vingt autres salariés avaient fait l'objet de mesures disciplinaires tout en restant employés par Activision.

Victoria Beurnez avec AFP