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Haine en ligne: Jean Castex compare les réseaux sociaux au régime de Vichy

Jean Castex, à l'Assemblée nationale le 15 juillet 2020.

Jean Castex, à l'Assemblée nationale le 15 juillet 2020. - BFMTV

Dans un entretien accordé au Parisien, le Premier ministre déplore l’anonymat sur les réseaux sociaux, sans toutefois annoncer de pistes politiques sur le sujet.

Quelques heures après avoir présenté sa feuille de route à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Jean Castex a été interrogé par le Parisien, notamment au sujet des réseaux sociaux et des fausses informations. A cette occasion, il a vivement critiqué l’anonymat qui y règne, allant jusqu’à comparer les comportement de certains utilisateurs à celui du régime de Vichy durant la Seconde Guerre mondiale.

Se cacher “derrière des pseudonymes”

“Le complotisme, la circulation de fausses informations, cela reflète le fait qu’une partie de notre société ne fait plus confiance aux pouvoirs publics” explique dans un premier temps Jean Castex.
“Cela renvoie aussi au sujet des réseaux sociaux. Il y a quelque chose de choquant, c’est l’anonymat. On peut vous traiter de tous les noms, de tous les vices, en se cachant derrière des pseudonymes. Dans ces conditions, les réseaux sociaux c’est le régime de Vichy: personne ne sait qui c’est! Je suis pour la liberté d’expression, mais si on se cache, les conditions du débat sont faussées. C’est un sujet dont il va falloir que l’on s’empare” ajoute le Premier ministre.

Le chef du gouvernement ajoute par ailleurs “qu’il faut réglementer un peu tout cela”, mais sans préciser d’éventuelles mesures. Pour rappel, la loi Avia, censée mieux organiser la lutte contre la haine en ligne, a été en grande partie censurée par le Conseil Constitutionnel en juin dernier, notamment en raison du délai de 24h imposé aux plateformes pour supprimer un contenu jugé haineux, sous peine d’une forte amende.

Si le terme d’anonymat est régulièrement évoqué concernant les réseaux sociaux, il s’agit bien souvent d’un pseudonymat: en cas d’enquête judiciaire, les plateformes peuvent communiquer aux autorités les adresses IP des utilisateurs incriminés, et ainsi remonter jusqu’à leur adresse personnelle.

Plusieurs pistes ont été évoquées pour imposer aux utilisateurs de certifier leur identité lors de l’inscription à Facebook, Twitter et consorts, sans jamais être adoptées. Des pistes qui auraient pour effet de confier aux géants du Web de gigantesques bases de données regroupant les documents d’identité de leurs utilisateurs.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co