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Grâce au copyright, des policiers peuvent éviter d'apparaître sur les réseaux sociaux

Un policier de Beverly Hills filmé en train de diffuser de la musique

Un policier de Beverly Hills filmé en train de diffuser de la musique - Instagram (MrCheckpoint)

Des policiers californiens sont soupçonnés de tirer profit des algorithmes de détection des réseaux sociaux, qui suppriment les contenus contrevenant aux droits d’auteurs. Ces derniers diffusent ainsi des tubes musicaux dès lors qu’ils sont filmés.

Un policier faisant écouter “Yesterday”, des Beatles, depuis son smartphone, au lieu de répondre à des questions. C’est la séquence plutôt étonnante diffusée sur Instagram par un militant engagé contre les violences policières ce 12 février, enregistrée le 16 janvier dernier.

Comme le relate le média américain Vice, plusieurs policiers de Beverly Hills (Californie) ont pris pour habitude de diffuser de la musique dès lors qu’ils sont filmés. Une technique qui viserait à activer les systèmes de protection du droit d’auteur des réseaux sociaux pour censurer les séquences.

Détournement des algorithmes

Sur Facebook, Instagram, mais aussi Twitter et YouTube, l’essentiel de la modération est faite de façon automatisée, grâce à des algorithmes. L’un des principaux soucis des plateformes est de faire respecter le droit d’auteur, afin d’éviter que des internautes n’utilisent des chansons illégalement.

Ils ont ainsi mis au point des algorithmes - comparables à ceux d’une application comme Shazam - chargés de détecter tout morceau de musique dans les séquences qui sont partagées sur les différents réseaux sociaux. Et de les faire disparaître en cas d’infraction.

Selon Vice, trois vidéos de la même nature mettant en scène deux policiers différents ont été partagées en quelques jours. Le média rapporte notamment les propos de l’un d’entre eux évoquant “une pression” exercée par ceux qui filment les force de l’ordre, insinuant ainsi que la diffusion de musique soumise à des droits d’auteur pourrait faire office de nouvelle stratégie pour limiter la propagation de ces vidéos sur les réseaux sociaux.

En juillet 2020, lors de manifestations organisées par des militants du mouvement Black Lives Matter, une vidéo diffusée par des journalistes couvrant l’événement avait été supprimée par les algorithmes de Facebook et YouTube pour les mêmes raisons.

Lors des manifestations avaient été joués des morceaux du rappeur 2Pac et du chanteur Marvin Gaye, détectés par les systèmes de reconnaissance audio des deux plateformes dans l’environnement sonore de la vidéo et assimilées à une diffusion illégale.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co