Tech&Co
Gaming

Le gendarme de la concurrence américain épingle les récents licenciements de Microsoft

Un avocat du gendarme de la concurrence américain estime que la suppression de 1.900 postes au sein de Microsoft contredit les déclarations antérieures de l'entreprise.

Va-t-on assister à un nouveau feuilleton autour de la fusion Microsoft-Activision Blizzard? Si le gendarme de la concurrence aux États-Unis (FTC) a validé l'acquisition pour un montant de près de 70 milliards de dollars après un an et demi de négociations, l'avocat de l'institution pointe du doigt les promesses faites par le groupe pour faire accepter le rapprochement.

Dans son courrier, adressé à la cour d'appel de justice de San Francisco, Imad Abyad s'attaque aux licenciements annoncés par Microsoft fin janvier, relaye Polygon. Le groupe a justifié la suppression de 1.900 postes au sein de sa division jeu vidéo par ses précédents rachats: Activision Blizzard en 2023 et ZeniMax Media en 2020.

"Maintenir le statu quo"

Selon lui, cette vague de suppressions de postes va à l'encontre des déclarations faites par Microsoft au cours des auditions face à la FTC. Au cours de ces sessions, le géant a dû faire des concessions pour éviter de créer un monopole dans le domaine du jeu vidéo.

Mais pour l'avocat de la FTC, Microsoft avait indiqué que les sociétés fonctionneraient de manière indépendante. Une déclaration qui va à l'encontre des justifications données par Phil Spencer, le patron de Xbox, qui évoquait "des domaines de chevauchement" dans sa note annonçant les licenciements.

Aussi, Imad Abyad pointe également dans son courrier que les entreprises allaient "maintenir le statu quo antérieur à la fusion" en défendant une "acquisition verticale d'Activision". L'avocat précise que les éliminations de redondance se réalisent au cours d'acquisition horizontale. La vision de Microsoft comme un "éditeur à intégration limitée" vantée devant la justice américaine serait donc erronée au vu des récents licenciements.

Microsoft a répondu aux accusations soulignant que "Activision prévoyait déjà de supprimer un nombre important d'emplois tout en continuant à fonctionner comme une société indépendante".

Bien que les chiffres exacts n'aient pas été communiqués, au moins 899 personnes concernées travaillaient dans les bureaux californiens d'Activision Blizzard, selon des documents publics, assure Polygon. Pour autant, le site spécialisé assure qu'une annulation de la vente pour ce motif est peu probable.

Pierre Monnier