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"Ça va être exceptionnel": avec KCX3, la Karmine Corp organise sa grande communion avec ses fans

Les membres de la Karmine Corp donnent rendez-vous à leurs supporters à Paris La Défense Arena samedi 16 septembre. La structure esport cultive ainsi la ferveur lors d'une grande fête aux airs de "réunion de famille".

La structure esport Karmine Corp rassemble samedi 16 septembre 28.000 de ses supporters à Paris La Défense Arena pour une "réunion de famille" entre supporters, joueurs et dirigeants, une nouvelle preuve de l'immense succès populaire de ce club d'esport né il y a à peine trois ans.

Portée par la passion communicative de "Kameto" et "Prime", ses deux fondateurs, stars de Twitch et de Youtube, le club a débarqué comme un boulet de canon dans le monde de l'esport, remportant de nombreuses compétitions dès ses débuts. Mais il s'est surtout démarqué en créant autour de lui une ferveur sans précédent.

"Ce qui nous caractérise, c'est le succès populaire, tant en termes du nombre que de l'intensité", explique à l'AFP Arthur Perticoz, qui a rejoint l'aventure Karmine il y a un an en tant que directeur général.

"C'est quelque chose qu'on ne retrouve nulle part ailleurs dans l'esport", confirme Raphaël Crabbé, alias "Targamas", joueur professionnel de l'équipe qui évolue sur le jeu League of Legends.

"Karmine Corp Experience"

Car à chaque tournoi organisé en présentiel, les supporters de la "KCorp" font trembler les murs, avec banderoles, drapeaux, tambours, slogans et chants de soutien, un phénomène qui reprend les codes du supportérisme du sport traditionnel mais encore nouveau à l'échelle des compétitions de jeux vidéo.

"(Samedi), ça va être exceptionnel. Personne n'est prêt. Mon but, c'est que les gens en aient pour leur argent. (...) Ce sera une réunion de famille, une célébration qui nous rappelle pourquoi on est tous fans de ce club", décrit Arthur Perticoz, promettant une scénographie digne d'un "concert d'une superstar américaine".

Alliant spectacle et matchs d'exhibition contre des équipes invitées, l'événement, baptisé KCX pour "Karmine Corp Experience", devrait battre tous les records d'affluence pour un club d'esport.

Killian Schneider, 23 ans, sera de la partie. Membre du "Blue Wall", l'association de supporters ultras du club, il énumère les nombreux déplacements effectués pour suivre son équipe de coeur: de Barcelone à Rotterdam ou Düsserldorf et jusqu'à Sao Paulo... "Je fais le maximum de déplacements possibles pour vivre l'expérience de supporter", raconte-t-il.

La semaine dernière, ce développeur web qui vit à Troyes a posé une journée de congé et fait sept heures de voyage pour se rendre à Montpellier afin d'encourager son équipe en finale des EMEA Masters, une compétition européenne de League of Legends remportée par la KCorp pour la quatrième fois consécutive en autant de participations.

"J'aimais déjà beaucoup l'esport avant mais je n'avais pas d'affinité pour une structure particulière, et quand Kamel a créé la KCorp, j'ai tout de suite adhéré", dit-il.

En slip dans leur chambre

Pour Florian Edet, un fan de 31 ans, cet engouement s'explique par le profil et le parcours des fondateurs de l'équipe, Kamel "Kameto" Kebir, parti de rien et devenu roi de Twitch, et Amine "Prime" Mekri, à la fois gamer, rappeur et entrepreneur touche-à-tout.

"C'est le club du peuple, on va dire. Ils ont commencé par 'streamer' en slip dans leur chambre et aujourd'hui, ils sont propriétaires d'une structure. C'est beau à voir", raconte cet enseignant, "fier" de faire partie du collectif de la "KCorp".

"Je suis d'une génération où les jeux vidéo étaient mal considérés. On était vus comme des gens à la peau grasse et aux cheveux gras qui ne voyaient jamais la lumière du jour, alors que ça crée une communauté", poursuit-il.

C'est donc cette communauté qui sera fêtée samedi soir dans la plus grande salle de spectacle d'Europe, plus habituée à recevoir les fans du club de rugby du Racing 92, des Rolling Stones ou d'Orelsan.

"L'objectif, c'est qu'à la fin de la soirée, la Karmine signe un nouveau contrat longue durée avec les fans, en mode 'Ok, on arrive à 3 ans, mais l'amour ne dure pas que 3 ans entre nous, on va continuer encore longtemps'", affirme Arthur Perticoz.

P.M. avec AFP