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Facebook poursuit une société qui a utilisé des données pour prédire des comportements criminels

Voyager Labs aurait ainsi recueilli des données de plus de 600.000 utilisateurs Facebook.

Voyager Labs aurait ainsi recueilli des données de plus de 600.000 utilisateurs Facebook. - AFP

Facebook attaque en justice une société de surveillance qui récupère des données à l'aide de faux comptes pour prédire des comportements criminels.

Quand le tracker est traqué. Dans une note publiée le 12 janvier, Meta (maison-mère de Facebook) a annoncé engager une action en justice contre l'entreprise de surveillance Voyager Labs qui aurait créé des dizaines de milliers de faux comptes Facebook pour recueillir des données sur des utilisateurs afin de prédire des activités criminelles.

Selon Meta, l'entreprise aurait, de cette manière, "violé ses conditions de service". Au total, Voyager Labs aurait créé plus de 38.000 faux comptes d'utilisateurs Facebook. Grâce à son logiciel de surveillance, Voyager Labs aurait ainsi recueilli des données de plus de 600.000 utilisateurs Facebook entre juillet et septembre 2022.

A ce jour, Meta dit avoir désactivé plus de 60.000 comptes et pages Facebook et Instagram liés à Voyager Labs. Dans sa plainte, Meta demande à ce que les tribunaux interdisent à Voyager Labs d'utiliser Facebook, Instagram et autres services liés. La maison-mère exige également un dédommagement de la part de Voyager Labs, affirmant que l'entreprise se serait enrichie grâce à cette activité et aux dépens de Meta.

"Cette industrie collecte secrètement des informations que les gens partagent avec leur communauté, leur famille et leurs amis, sans surveillance ni responsabilités, et d'une manière qui peut impliquer les droits civils des personnes", précise une responsable de Meta, dans la note.

Utilisé par la police de Los Angeles

Voyager Labs affirme pouvoir être en mesure de prédire les activités criminelles futures en fonction des activités en ligne d'un individu. En 2021, le quotidien anglaisThe Guardian a rapporté que Voyager Labs a vendu ses services au département de police de Los Angeles.

Pourtant, en 2019, le même département de police a mené un audit interne de ses programmes basés sur les données de Voyager Labs, révélant que la technologie utilisée était incohérente et biaisée d'un point de vue racial.

Voyager Labs a également collecté des données sur des sites tels que Twitter, YouTube et Telegram, rapporte le média spécialisé The Verge.

Margaux Vulliet