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Facebook et Instagram mettent fin aux publicités ciblées en fonction du genre, pour les adolescents

Les annonceurs n'auront désormais plus accès au genre des adolescents lorsqu'ils voudront organiser des campagnes de publicité ciblée. Les entreprises se contenteront de leur âge et localisation.

Meta, la maison mère des réseaux sociaux Instagram et Facebook, régulièrement accusée de nuire à la santé mentale du jeune public, a décidé de ne plus autoriser les annonceurs à cibler les adolescents en fonction de leur genre.

A partir de février 2023, les annonceurs souhaitant diffuser de la publicité à destination des mineurs sur ces plateformes n'auront plus accès qu'à leur âge et à leur localisation, pour s'assurer que le contenu des annonces soit approprié et utile, a expliqué Meta mardi 10 janvier dans un message sur son site.

Des effets néfastes sur les plus jeunes

L'entreprise dirigée par Mark Zuckerberg, qui ne permettait déjà plus depuis l'été 2021 aux annonceurs de connaître l'historique des adolescents sur d'autres sites, a par ailleurs décidé d'étendre cette limitation à ses propres plateformes.

Cela revient à "supprimer la possibilité pour les annonceurs de cibler les adolescents en fonction de leurs intérêts et de leurs activités", rappelle Meta.

Le groupe prévoit aussi de laisser plus facilement les moins de 18 ans indiquer quand ils souhaitent recevoir moins de publicités sur certains sujets, comme un genre de séries télé ou un sport spécifique.

Des élus américains et des associations de protection de l'enfance reprochent aux applications particulièrement populaires chez les jeunes comme Instagram mais aussi Snapchat, Youtube ou TikTok, d'avoir des effets néfastes sur ses plus jeunes utilisateurs.

Une plainte pour "atteintes" à la santé mentale

Les accusations ont pris une nouvelle dimension quand, à l'automne 2021, l'ex-employée de Facebook Frances Haugen a fait fuiter des documents internes montrant que les dirigeants de la plateforme avaient conscience de certains risques pour les mineurs. Les entreprises tentent depuis de donner des gages sur la protection des adolescents.

Durant l'été 2022, une loi californienne a été adoptée pour installer par défaut le plus haut niveau de protection des données pour les mineurs sur les réseaux sociaux. L'objectif est d'interdire la collecte, le partage ou la vente de ces informations personnelles dès lors qu'elles ne sont pas nécessaires au bon fonctionnement du service.

Pour autant, ces efforts sont insuffisants selon certains: les responsables des écoles publiques de Seattle, aux Etats-Unis, ont déposé vendredi 6 janvier une plainte contre plusieurs réseaux sociaux les accusant d'"atteintes" à la santé mentale des mineurs.

"L'augmentation des suicides, tentatives de suicide et visites aux urgences liées à la santé mentale n'est pas une coïncidence. (...) Cette crise s'aggravait déjà avant la pandémie et la recherche a identifié les réseaux sociaux comme jouant un rôle majeur dans l'apparition de problèmes de santé mentale chez les jeunes", écrivent-ils dans leur plainte.

P.M. avec AFP