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Facebook infiltré par un réseau de 242.000 fausses pages de "propagande russe"

Le géant américain Meta est visé par un rapport de l’ONG Reset après la découverte d’un réseau publicitaire malveillant au service de la propagande russe en Europe.

Le nombre est vertigineux. Pas moins de 242.000 fausses pages Facebook ont été identifiées par l’ONG Reset dans son dernier rapport, le mardi 24 octobre. Plus inquiétant encore : toutes appartiennent à un même réseau publicitaire.

"Les publicités diffusées sur le réseau promeuvent à la fois la propagande russe et les escroqueries à la consommation", soulève le rapport de l’organisation, spécialisée dans le domaine du numérique.

Actif depuis 2021, ce réseau inauthentique a connu une "croissance exponentielle" depuis un an. Une organisation qui "dépense des dizaines de milliers d’euros en publicités...qui violent les propres règles de Meta", indique le bilan.

"Promouvoir les récits pro-russes"

Pour mener à bien son enquête, Reset a mis la main sur 306 publicités publiées, entre juillet 2022 et avril 2023, dans le cadre d’une "campagne coordonnée visant à promouvoir les récits pro-russes à destination des utilisateurs de Facebook en Allemagne et en France".

Le rapport indique que "le pic de la campagne s'est produit entre mars et avril 2023, avec 208 publicités propagandistes". Une période qui corrèle avec le pic de l’avancée des forces russes en Ukraine.

Le Monde souligne qu’une partie de ce réseau a servi la campagne de désinformation Doppelgänger, active depuis le printemps 2022, et considérée comme l’une des plus vastes opérations de désinformation en ligne attribuées à la Russie ces dernières années.

Méta, conscient mais passif ?

L’ONG pointe aussi l'immobilisme de Meta sur le sujet : "Meta est conscient de la présence du réseau depuis au moins septembre 2022. Mais à ce jour, il n’a pas réussi à interrompre ses activités malveillantes. Ce qui entraîne des risques importants dans l’intégrité numérique des consommateurs".

Contacté par Tech&Co, Meta n’a pas souhaité commenter les affirmations du rapport de l’ONG Reset.

Fin août, un rapport réalisé pour le compte de l'Union européenne pointait déjà du doigt la difficulté qu'ont les plateformes à lutter contre la désinformation russe. Tiktok et Twitter, notamment avaient été épinglés dans le bilan.

Depuis le 25 août, Facebook, Instagram, X (ex-Twitter), Youtube et Tiktok sont soumis à des obligations renforcées en matière de contrôle de contenus et de lutte contre la désinformation et la haine en ligne.

Willem Gay